mi.
Ai.
64 VOYAGE AU POLE SUD.
l'ins ; on peut dire que ces sortes d’amphibies caractérisèrent
ces époques de transition ; l’ordre des
reptiles surtout se prêta h cette nouvelle et bizarre
création. Ils furent les premiers vertébrés qui aient
respiré l’air.
Si la foule des êtres eût été créée sans b u t, si
elle eût été uniquement occupée de n aître et de mour
ir , elle eût bientôt couvert de ses nombreux débris
les rivages et la surface de l’Océan ; les eaux de la
m e r , si fécondes d’abord , eussent été promptement
infectées, et fussent devenues u n foyer de mort. La
présence de grands a n im a u x , vivant aux dépens de
cette abondance d’êtres divers, et purgeant la mer de
leurs débris, devint donc nécessaire. Leur force et
leur nombre fu ren t calculés sur la fécondité croissante
de la mer et sur l’étendue de ses plages : l’a ir
conserva sa pureté, et cette chaîne d’animaux, destinés
p a r le Créateur à transme ttre d’âge en âge la gangue
organique élaborée, put vivre.
Ce serait le sort d’une chose commencée sans b u t ,
de se te rm in e r sans résultat ; mais, encore une fois,
il n ’en peut être ainsi de l’oeuvre de la création : conception
d’ordre el de prévoyance , son terme ne saura
it être absiiMe ou nul ! Tout y est logique, progressif
et conséquent; un fait en entraîne nécessairement
u n autre. Quelles admirables successions de conséquences
réunies p a r des liens indissolubles ! Nous ne
saurions trop fixer notre attention su r les combinaisons
divines que nous révèle l’histoire du globe. C’est
le seul m o y en , en effet, de bien se p én étrer de la
1-1A
l
ZOOLOGIE. 63
marche naturelle de la c ré a tio n , et d’apprendre à
Tenvisager sous son véritable jo u r. C’est en remontan
t progressivement des causes aux effets, que le
Créateur harmonia le monde ; c’est du jo u r où Ton se
p én étra bien de cette vérité, que datent l’idée des
classifications naturelles des êtres et leur groupement
en séries. En effet, le principe des idées justes est
dans la n a tu re ; c’est dans son élude que l’homme doit
les aller puiser. Quand donc sen tira -t-o n que cette
étude devrait faire la base de l’éducation ? Sans son
secours, l’homme perd la plus belle de ses prérogatives
, la connaissance de lui-même et de ses rap p o rts
avec la création.
Il en résulte q u ’il croit à sa dignité, parce que la r e ligion
lui en impose l’obligation ; sa croyance n ’est
point le résu lta t de sa conviction, de son instruction,
mais seulement de sa foi.
L’homme physique se révèle à lu i-même p a r l’ana-
tomie, et surtout p a r Tanatomie comparée; il arrive
déjà ainsi à se faire une idée de sa supériorité et de la
n a tu re de ses relations avec le monde extérieur; mais,
q uant à ce m o i , qui constitue l’homme in té rie u r,
l’homme m o r a l, il ne le comprendra que lorsque
l’homme su p é rieu r, apercevant le b u t de sa mission,
sau ra se désigner une place convenable à la tête des
types organisés. L’homme n ’est point u n animal; il
est une intelligence re n tra n t dans l’harmonie générale
de n otre planète, p a r la matière , mais capable
de s’élever ju sq u ’à Dieu, p a r la pensée, il est su r la
leri'e la ci'éature p a r excellence, parce qu’il use de
5