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232 VOYAGE AU POLE SUD.
pelé topographie générale \ e le n décrivant m in u tieusement
ensuite le pays lui-même. Si l’on n ’apprécie
pas la position relative d ’un pays su r la p é riphérie
du globe, il sera impossible d ’en comprendre
les singularités, qui, aux yeux de beaucoup de p e rsonnes,
ne sont que des bizarreries sans causes. Assu
rém en t s’il y a quelque chose de bizarre, c’est cette
manière d’envisager la na tu re : pour l’h onneur du
corps, pour le progrès de l’étiologie médicale, trop
de médecins eu sont là ; pour l’ho n n eu r des nations
dites civilisées et pour le progrès des sciences et de la
civilisation, trop d ’admin istrateu rs vivent aussi dans
cette obscurité intellectuelle.
Lorsqu’une île est proche d ’un vaste continent, elle
^n a en tiè rem en t le climat, si elle ne possède point
elle-même une physique propre, c’est-à-dire si elle n ’est
point dominée par une ou plusieurs chaînes de montagnes,
qui en divisent le te rrito ire , en multiplient les
sites, en modifient la physique à l’infmi. S’il en est au
co n tra ire ainsi, elle s e ra , dans un espace plus ré tréci,
la miniature du continent, mais elle possédera
quelques espèces exclusivement insulaires qui ab an donnèrent
les montagnes et même les plaines les plus
centrales des continents, à mesure que le te rrito ire de
ces d e rn ie rs s’agrandissant, son noyau primitif s’éloignait
de plus en plus de fin ilu en c e maritime.
Ainsi, à p ren d re même les îles les moins éloignées
des continents, elles furent aussi de petits centres
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1 Mémoire sur la lopographie comparée de Java, A n n . m a r i t im e s . 1 8 4 5 .
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ZOOLOGIE. 233
de création, de petits continents d ’a u tan t plus in d é pendants
des grandes te rre s q u ’ils sont plus multipliés,
qu’ils se développent sous un plus grand nombre
de méridiens. Leur ensemble, alors, peut être en
effet considéré comme un continent encore morcelé,
d o n t les divers centres de création ne sont point
encore réu n is. Cette manière de les envisager est
d ’autant plus convenable qu’elles sont plus grandes
et plus rapprochées. C’est ainsi que la Polynésie,
Madagascar, l’Australie et ses dépendances doivent
être étudiées ; même l’An g le te rre , qui est encore
pour nous ce que fut jadis la Norwège , une île qui,
si elle communiqua jamais avec le continent par le
dépôt supracétacé qui s’étend de Londres à l’île de
Wight, de ce point à Paris,_ et de celte ville ju sq u ’à la
m er Noire, fut probablement dans c e c a s avant la p ériode
paloeothérienne, à l’époque où les animaux
conlemporains de l’homme n ’existaient point encore.
De la n a tu re de la v ég étatio n , résulte celle des
animaux herbivores; ceux-ci servent ensuite de
moule à la création des animaux carnivores. On voit
donc de suite que de l’aspect étrange d’une forêt
sauvage on peut ju g er à p rio ri de la n a tu re originale
des animaux qui l’habitent; dès lors, on p eu t an n o n cer
que l’on vient de mettre le pied su r im centre de
création.
Bornéo, les îles de la Sonde, la Nouvelle-Guinée ,
l’Australie , sont des centres de création que leur
jonction au-dessus de la surface de la mer ren d ra ien t
pi’omptement moins reconnaissables; car toutes leurs
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