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Les familles indiennes, nous dit-on, qui quittèrent
le plat pays h différentes époques, et qui se sont fixées
depuis des siècles dans les régions élevées de THima-
lay a , sont très-blanches ; mais ces familles vivent
entre elles; aucun étranger, depuis longtemps, n ’est
venu troubler le pur héritage de l’espèce ariane, dont
ils sont les descendants; et, en supposant même que
des individus jaunes ou noirs aient été du nombre de
ceux que leur dévotion conduisit jadis près des sources
des rivières sacrées, ils ont dû se fondre .avec la race
blanche qui a toujours dominé parmi les Indous
proprement dits. S’il en était a u trem e n t , pourquoi
les habitants des hautes latitudes australes, les Tasmaniens,
étaient-ils noirs? Par contre, pourquoi les
Polynésiens, qui vivent presque tous sous l’équateur,
sont-ils de couleur jaune, quand ils ne s’exposent
pas au soleil, el de couleur cuivrée, lorsqu’ils s’y exposent?
Pourquoi ne sont-ils point noirs? LesNou-
veau-Zélandais ont un teint aussi foncé que les habitants
des iles Pomotou.
Je n ’insisterai plus sur ce sujet, mais je ferai seulement
remarquer que rien n ’est susceptible d ’induire
en e rreu r comme cette tendance irréfléchie de comparer
ce qui n ’est pas comparable. Ainsi, je trouve
dans tous les voyageurs ces phrases : « Ces hommes ne
sont pas beaucoup plus bruns que beaucoup d ’habitants
de l’Europe méridionale... Ceux de ces hommes
gérait dans les capacités intellectuelles. Le climat, en contrariant l’organ
i sme , modifie la couleur et lui donne une teinte maladive : ce n’est pas
là un changement de nature.
qui vivent dans les hautes régions des montagnes sont
presque aussi blancs que des Français, et les femmes
sont très-blanches. »
Gardez-vous bien de prendre ce langage à la lettre,
vous vous formeriez les idées les plus fausses. C’est là
un langage de convention, naturel à ceux qui rendent
compte de leurs sensations, en s’aidant d’une comparaison
pour s’éviter une longue et fastidieuse description
de détails. Le teint d’un homme ou d’une
femme cuivrés n ’est jamais blanc, quelque pale qu’il
puisse ê tre ; le teint d’un quarteron ne ressemble pas
à celui d’un Marseillais ou d ’un Sicilien. De même,
la peau d ’un Polynésien, quelque noircie par le soleil
que vous la supposiez, n ’a jamais la teinte, les reflets,
l’aspect de celle d’un nègre ou d ’un mulâtre, même
en les supposant malades. Tout cela a si bien son
cachet propre, que je ne concevrais pas la témérité
d ’un peintre qui essayerait d’en peindre un seul d ’imagination,
il ferait inévitablement un contre-sens,
et il produirait un horrible barbouillage sans reflet,
sans transparence et sans vie.
Il en est de la grande majorité des Américains et
de tous les Polynésiens soi-disant blancs, basanés,
bruns ou presque noirs ‘ de certains auteurs, comme
des Russes et des Espagnols parmi les Européens.
Certes,.tout le monde en Europe a l’oeil trop exercé
à juger des variétés des races de notre continent,
pour voir dans ces deux races de Tespèce a r ia n e ,
* J’élague de cette réflexion le s Californiens.
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