I.
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rien produit de rég u lie r, d ’harmonique, si je puis
m ’exiirimer ainsi; jamais il n ’est parvenu à déterminer,
parmi les animaux soumis cà son a rb itraire, ces
colorations si simples et de si bon g o û t, qui font r e connaître
au p rem ie r coup d’oeil les espèces d ’animaux
sauvages les plus ressemblants, les plus voisins
, le z è b re , le couagga, le daw, par exemple. Les
colorations déterminées par la domesticité sont uniformes
ou tranchées ; jamais les couleurs ne sont
fondues ou associées p a r des contrastes doucement
opposés.
D’après ces réflexions, il est facile de voir que nous
n ’admettons pas comme desimpies variétés de l’espèce
lio n , le lion d’Afrique et celui du Bengale ; leur tête
osseuse p ro u v e , dans ce d e rn ie r, une force et une férocité
plus grandes que dans le p remier; cette différence
est primitive et suppose donc deux espèces bien
d istin c te s, comme il existe différentes espèces de
lo u p s, de re n a rd s , et comme il existe différentes
espèces de chiens sauvages. Tout cela est évidemment
subordonné aux localités et à des modifications
locales, nécessaires et prévues. Dire que ces variations
spécifiques sont le produit de la seule influence
du milieu ou des circumfusa, c’est a ttrib u e r à des
choses créées la prévoyance du Créateur, c ’est p ré ten
d re que 1 a ttra c tio n , la pondération des corps est
le résultat de la matière inerte et non de la loi sublime
qui précéda la matière et servit de base au
monde. C’est prétendre que les fondements d’un
édifice ne fu ren t établis qu’après l’édifice. Ce raisonnement
serait absurde ; o r , le ra iso n n em en t,
conséquence de l’intelligence, est immuable, juste,
si l’on p a rt d ’une base n a tu re lle , c a r tout raisonnement
doit tro u v er son point de départ dans les
principes établis p a r la n a tu re . Tout raisonnement
qui n ’a pas u ne base naturelle est frappé de fausseté
en naissant. La na tu re est pour nous l’exemple
de Tordre et de Tharmonie, et l’admirable et conséquente
succession de ses phénomènes nous donne
Texemple et Thabilude de la logique. L’homme le
moins cultivé est logique, parce que la n a tu re fait
chaque jo u r son éducation ; sans ces divines h armo nies
dont il est sans cesse témoin, sa pensée ne serait
plus q u ’un in strum en t de divagation et d’illusion;
elle ne serait propre à rien d ’utile, parce q u ’elle ne
se rattach era it à rien de fixe et d ’ordonné. L’instruction
quelquefois n u it au bon sens, et peut nous égarer
ju sq u ’à soutenir des sophismes.
Si la marche du monde n ’é ta it point invariable,
c’est qu’il n ’au ra it aucune loi ; le chaos de la matière
informe existerait; aucun équilibre, aucune combinaison
ne seraient possibles. Pour que les choses en
fussent là, il faudrait que l’intelligence n ’existât point;
c ar sa présence entraîne aussitôt le c a lcu l, la p ré voyance,
ce qu’on nomme enfin les causes finales.
Serait - il raisonnable de dire que les valvules du
coeur, si sagement disposées pour o rd o n n er la distribution
du sang, p a r rapport aux actes de la respiration
et de la circulation, sont la conséquence du fait
seul de la présence du s a n g , e t non d ’une nécessité