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304 VOYAGE AU POLE SUD.
De même que les habitants de la B a ie -T r ito n
portent, ainsi que nous Tavons vu plus haut, les marques
de leur double origine malaise et papoue, de
même le plus grand nombre des Vitiens conservent
dans leur physionomie, dans leur contenance et les
proportions de leur corps, tous les caractères qui rappellent
à la fois les Endamènes et les Polynésiens.
On trouve encore parmi eux un nombre assez considérable
d ’individus au nez aplati et épaté, à large
bouche, aux lèvres épaisses et renversées, h barbe
c répue, nullement ondoyante, aux mâchoires prognathes,
aux proportions du corps ramassées et peu
proportionnées ; mais ce type se perd évidemment
de plus en plus ; les femmes de Tonga font la conquête
du pays. Eu général, les Vitiens sont de beaux hommes,
leurlailleesté!evée,leur maintien a de la noblesse
et leurs gestes de la grâce ; leur buste est bien fait;
leu r s jambe s sontunpeu maigres; leur ligure a souvent
quelque chose qui rappelle involontairement les beaux
portraits arabes, leurs mâchoires sont peu prognathes;
ils soignent beaucoup leur personne ; ils naviguent
b ien , et possèdent, à Tinstar de leurs voisins, les
Tongas, de belles et grandes pirogues doubles.
La force brutale est pour eux la suprême loi;
comme pour toutes les peuplades plongées dans la
barbarie la plus complète ; c’est la seule à laquelle
ils se soumettent ; la seule à laquelle ils soumettent
leurs ennemis, ou ceux qu’ils veulent dépouiller.
Comme les Endamènes, dont ils descendent, comme
tous les noirs du Grand Océan, ils sont anlbropopbages.
La fierté et la vanité paraissent avoir une
grande pa rt dans leur caractère.
Il esl évident que la proximité des terres de Touga
n ’a en rien amélioré leur esprit; que pouvaient-ils,
en effet, y trouver sous ce ra[)port? Peu t-ê tre plus de
légèreté, moins de gravité; plus de ruse et plus de
perfidie. Leur industrie y a gagné des jiirogues, des
cases bien construites, f a r t de fabriquer les étoffes
d'hihiscus tiliaceus. Mais ce que ce voisinage a produit
de mieux pour eux, c’est l’amélioration physique
de l’espèce eiidaniène : les Yifiens doivent à leurs
unions avec les femmes de Tonga, qui sont pour
eux ce que sont les Géorgiennes pour les Turcs , les
qualités physiques dont nous venons de faire plus
haut fénuméraiion.
La plupart des femmes des îles Viti sont fort laides,
et les métis sont incomparablement plus jolies ; aussi
sont-elles irès-recberchées. Celles-ci doivent leur
succès h la conqiaraison avec les Viiiennes, car elles
ne sauraient soutenir le parallèle avec leurs mères
longas, qui, elles-mêmes, sont cependant bien loin
de posséder toutes les grâces, toute la beauté que
leur accorderait la na ture, si elles étaient entourées
des bienfaits de la civilisation.
Les femmes h fé la t de ba rba rie, avons-nous dit il
y a quelque temp s , ne suivent pas le progrès matériel
de leur espèce ou de leur race , même sous Tin-
fluence du plus beau climat : celle observation nous
conduit nécessairement à conclure qu’elles conservent
mieux le type originel de leur espèce, à travers
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