laine Marchand sur un hâtiment de commerce, pendant les
années '1791 et 1 7 9 2 , que pour dire que M. de Fleurieu, qui
en a rédigé l ’histoire, a, dans un chapitre intéressant, recueilli
avec sagacité tout ce q u i, dans les récits des navigateurs, avait
trait aux mammifères marins, nous passerons de suite à l'indication
de ce que la zoologie doit à l ’expédition aux terres
australes, par suite des travaux de MM. Pérou et Lesueur.
« Tout le monde sait par l’histoire de cette expédition, dont,
avant sa mort, Péron a commencé la publication, combien elle
a encore été malheureuse sous certains rapports, par suite de
la mésintelligence profonde qui se manifesta de bonne heure,
et qui dura presque continuellement entre les personnes embarquées
pour les recherches scientifiques, peut-être aussi par
défaut, dans le commandant, du genre d ’instruction nécessaire
dans une expédition de cette nature, et aussi par les maladies
graves qui ont sévi d’une manière si cruelle sur l’équipage ;
mais ce que beaucoup de personnes ignorent, ce sont les résultats
immenses que cette expédition, terminée parM. L. de Frey-
cinct, par suite de la mort du commandant en chef, a eus sur
les progrès des sciences zoologiques et sur l’augmentation des
collections du Muséum. Ces résultats n ’ont cependant pas encore
été tout ce qu’ils devaient être, et cela parce que la publication
des observations faites et rédigées sur place par Péron,
celle des dessins coloriés exécutés par M. Lesueur, n ’a été faite
que d’une manière très-incomplète, ce qui est fort à regretter.
Nous apprenons, en effet, par les rapports lus au Muséum et à
l ’Institut par M. G. Cuvier pour la zoologie, que le nombre des
animaux recueillis dans le cours de l’expédition et déposés en
bon état de conservation au Muséum, se montait à plus de
1 0 0 ,0 0 0 , parmi lesquels, sans faire entrer les coquilles dans
le calcul, parce q u e, dans les documents que nous avons consultés,
leur nombre n’est pas porté, on avait reconnu sur 9 ,0 0 0
individus des autres classes, 2 ,7 9 4 espèces, dont près de 2 ,0 0 0
étaient nouvelles, et dont un assez grand nombre ont même
servi à former plusieurs genres importants. En effet, si l ’on
voulait s’arrêter à recueillir, dans les travaux de M. Gcolfroy-
Saint-IIilaircsur les mammifères et les oiseaux, de Lamarksur
les coquilles, les madrépores et les zoophytes, de M. Latreille
sur les insectes, même dans l ’ouvrage de Lamouroux sur les
polypiers flexibles, et surtout dans les Mémoires de M. G. Cuvier
sur les animaux mollusques; on pourrait aisément s’assurer
qu’il n’y a pas d’exagération dans les chiffres que nous venons
de rapporter d’après ce dernier. Ajoutons que les manuscrits
de Péron, complètement rédigés pour chaque espèce considérée
intrinsèquement, étaient appuyés surplus de 2 ,0 0 0 dessins
faits parM. Lesueur, et qu’un assez grand nombre de squelettes,
et même plusieurs animaux vivants, avaient été aussi
rapportés du Cap, de Java et de la Nouvelle-Hollande, par
exemple des Kanguroos et des Pliascolomcs, etc., alors si nouveaux,
et nous ne craindrons pas d’être démentis en disant que
les lésultats zoologiques obtenus dans le voyage aux terres
australes n ont jamais été surpassés par aucune expédition postérieure
, aussi bien dans leur nombre que dans leur importance.
« Celle qui vient la première par ordre de d a te , et qui eut
lieu sous le commandement de notre confrère, M. L. de Frey-
cinet, à bord de la corvette V Uranie, pendant les années 1817,
1 8 1 8 , 1819 et 1 8 2 0 , ne fut pas cependant sans résultats intéressants
pour la zoologie, quoique son principal objet fût la
physique du globe; mais le remplacement des naturalistes de
profession par des officiers de santé de la marine, nécessité par
le besoin urge-t d’éviter les conflits fâcheux qui, dans les expéditions
précédentes, s ’étaient élevés entre le commandant et
les savants, eut aussi des inconvénients ; car ces recherches
échurent alors à des hommes moins spéciaux, et dont le teriips
déjà était en partie occupé par leur service médical. On peut
voir cependant, en consultant l’histoire zoologique de ce voyage,
rédigée par MM. Quoy et Gaimard, que ces messieurs n ’ont
pas laisse que d’enrichir la science et nos collections d’un assez
grand nombre d ’espèces nouvelles dans toutes les classes,
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