variablement aux localités qu’elles doivent habiter.
Leurs habitudes ne sont pas semblables, bien qu’elles
aient pour but nniforme la chasse à l’aifut. Ainsi le
jag u a r ne peut être le descendant du tigre modifié p a r
u n nouvel entourage, p a r un nouveau so l, un n o u veau
ciel ; cette espèce a u n caractère primitif que lui
imposa d’avance la suprême intelligence créatrice.
Oui, les inüuences physiques, en désaccord avec l’o rganisation
des animaux, modifient , ralentissent ou
excitent leurs fonctions organiques , mais l’espèce
reste indélébile ; les animaux domestiques rendus à
l ’état sauvage, rendus à leur patrie ou à u n ciel analogue
, reto u rn en t à leu r état primitif. Ce qui existe
encore h cet égard fut une des lois primordiales et fondamentales
de la création. Continuons à grouper les
faits qui nous m o n tren t l’invariable harmonie des
espèces.
L’apparition des crocodiliens nous signale u n âge
de la te rre , où déjà sa p a rtie solide avait pris u n a c croissement
considérable ; avec eux d ’autres animaux
et d’autres types organiques ap p aru ren t ; les restes
des mammifères se montrent p o u r la première fois,
et à côté de leurs dépouilles, on retro u v e longtemps
encore celles des crocodiles. Ce genre d ’animaux,
grâce à la faculté de vivre plus encore dans l’eau
que sur la te rre , résista aux bouleversements qui
précédèrent l’apparition des palæotherium , a n o -
p lo th e rium , e tc ., e t c ., et qui tro u b lè ren t aussi
plusieurs fois l’existence des animaux du groupe
oolitique, comme ils troublèrent plus la rd , à plusieurs
rep rise s, les animaux de la période supracrétacée.
A cet â g e , les te rre s basses devaient être encore
fort marécageuses ; la simple raison le fait su p p o se r,
la géologie et l’organisation des mammifères de cette
époque le d émo n tren t : tous appartenaient à l’o rd re
des pachydermes plo n g eu rs, qui sont aujourd’hui
les animaux de cet ordre les moins nombreux; c ar,
bien qu’ils rech erch en t tous les lieux boueux et m a ré cageux,
cependant on ne sau ra it n ie r qu’il n ’y ait
p armi eux des espèces qui possèdent des habitudes
plus spécialement aquatiques : de ce nombre sont,
p a rm i les espèces v iv an te s, les tapirs et les hippopotames.
Il est probable que les restes fossiles de ces
an imau x , révélés par le célèbre Cuvier, appartenaient
à des pachydermes plus particu lièremen t habitants
des eaux. Quoi qu’il en so it, ces êtres prouvent en core
merveilleusement l’accord qui de tout temps ne
cessa de rég n e r en tre l’état de la te rre , le développement
de la végétation et les espèces animées.
Ce qui frappe le plus en je tan t les yeux su r l’âge de
la te rre qui répond à la formation des marnes des
terra in s tertiaires, ce sont les débris de végétaux dont
les types analogues hab iten t encore spécialement nos
plaines inondées ; o r , le grand nombre des h e rb ivores
leurs contemporains, e t la grande taille de plusieurs
d ’en tre eux, p rouvent que cette végétation
était très-féconde, et p a r conséquent très-épaisse à la
surface de la te rre . Cette fertilité parmi les plantes
riveraines entraîne nécessairement la création d ’a n imaux
h e rb iv o re s, mais pourvus de pieds propres à