ordres recueillaient avec soin tontes les curieuses
productions naturelles de la nouvelle partie du globe,
qui venaient remplir nos musées, fo u rn ir un nouvel
aliment aux études et aux méditations des savants,
et ag ran d ir ainsi le domaine des sciences naturelles.
Chacun de ces voyages a été suivi de publications
magnifiques, dont l’ensemble forme iin m onument
digne de la grandeur de la France, et accroît encore
rin lé rê tq u e méritent ces lointaines explorations.
Notre livre sera un supplément à ces dilTérents
voyages. Les ouvrages de nos célèbres devanciers seront
nos modèles, et nous suivrons rigoureusement
le plan qu’ils nous ont tracé.
Ainsi, nous décrirons successivement les mammifères,
les oiseaux, les reptiles nouveaux ou peu
connus que nous avons recueillis, en y ajoutant a u tant
que possible des considérations générales et des
observations su r les moeurs et l’habitat.
Nous commencerons p a r l’histoire naturelle de
l’homme, cette b ranche de la zoologie encore si peu
avancée ; e t, pour nous conformer aux instructions
de l ’Académie des sciences^ et au désir de n o tre célèbre
et infortuné c om m a n d a n t, nous donnerons à
cette partie toute l’extension q u ’il nous sera possible.
Nous ne nous flattons point d ’égaler nos modèles ;
mais si nous sommes tro p au-dessous, si nos observations
présentent un moindre in té rê t, on voudra
* Voir ci-après les instruclioiis de l’Acadèmie des scicncps.
bien se souvenir que nous venons les d e rn ie rs , que
nous avons visité beaucoup de contrées explorées
avant nous et que là où nos devanciers faisaient
d’abondantes m o is so n s, nous n ’avons plus trouvé
qu’à glaner.
Toutes nos collections ne sont dues q u ’à nous-
mêmes , privés des auxiliaires ordinaires du n a tu ra liste,
tels que les peintres et les p rép a ra teu rs; il nous
a fallu tout à la fois recueillir et p rép a re r, dessiner et
conserver.
On se rappellera aussi qu’av an t tout nous étions
médecins, et que le soin de la santé des équipages
était n o tre p remier devoir.
En commençant n otre voyage, nous n ’avions étudié
de l’histoire naturelle que ce qui a tra it à la médecine
; aussi il nous a fallu un travail continuel et opin
iâtre pour étu d ier les diverses branches de l’histoire
naturelle, afin de nous ren d re dignes de la confiance
du ministre de la marine, et mettre n otre ouvrage au
niveau des progrès de la science.
Nous espérons que nos efforts nous m é rite ro n t
quelque indulgence.
Nous saisissons avec empressement l’occasion de
payer ici u n trib u t de reconnaissance aux personnes
qui ont aidé et facilité nos recherches. En première
ligne, nous placerons MM. les commandants d’Urville
et Jacquinot, dont l’esprit éclairé et ami de la science
nous a toujours, au tan t que le permettaient les e x i