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294 VOYAGE AU POLE SUD.
développement physique. A Vanikoro, les Endamènes
sont très-rabougris, ce qu’il faut attrib u e r à
l ’insalubrité du pays. La tôle de ces insulaires p ré sente
une conformation particulière, qui, au premier
c o u p -d ’oeil, semblerait faire de ces hommes une espèce
particulière.
« La coupe allongée de leur visage, la h au teu r de
n leu r fro n t bombé et surtout le rétrécissement de
« cette partie à la h au teu r des tempes, donnent à ces
« sauvages un aspect bizarre et tout à fait p a rtic u -
« lier *. » Cette forme, qui rappelle u n peu celle des
têtes de jeunes enfants et principalement des hydrocéphales,
est le résu lta t de l’action du rachitisme : on
en observe beaucoup en Valais, chez les crétins et
chez les d emi-cré tin s.
Dans nos grandes cités, on rencontre souvent des
individus dégénérés, qui réunissent aux tra its les plus
disgracieux, la plus bizarre, la plus singulière conformation
du crâne : le développement du front en
avant est une des déformations les plus ordinaires de
la cavité encéphalique chez les rachiliques : loin de
p a ra ître le signe d ’une intelligence claire et lucide,
cette saillie de l’os frontal paraît ê tre , au contraire, à
la pensée de l’individu, comme au rega rd du spectate
u r, un poids à charge, incommode, accablant.
Cette trompeuse apparence d ’u n développement
considérable du cerveau dépend plutôt d ’uue imbibition
trop abondante des sucs qui p én ètren t le tissu
1 Premier Voy. de V As trolabe , Historique, t. 5, p. 214.
de l’encéphale, que du volume réel de la masse de cet
organe en avant.
11 existe deux planches dans l’Allas du p remier
\o y a g e d e Y Astro la b e,qm d o u n en tu n e idée fort exacte
des habitants de Vanikoro : elles sont de M. Sainson .
Vanikoro se compose de deux îles surmontées Tune
et l’au tre de deux pitons élevés, dont les larges bases
en cuvette sont deux immenses marais, où sont r e te -
n u e s à la io is les égouttures des h au teu rs voisines et les
infdtrations d e seau x de la mer: ces marais, couverts de
forêts élevées, constituent les lieux les plus malsains
du monde.
La même espèce d ’hommes éprouve aussi un dépérissement
sensible au havre Carteret, (Nouvelle-
îrlaiide): suivant M. Quoy, « cela tien d rait p eu t-ê tre
« à la grande humidité dans laquelle ces hommes
« doivent être plonges, pendant une partie de 1 année;
« influence assez grande p our agir su r la paroi o s-
« sense de la tête, ainsi que le fait observer M. le doc-
« te u r Gall sur un assez gran d nombre de crânes que
« nous rapportâmes de Waigiou L »
Ce que MM. Quoy et Gaimard p résentent ici avec un
léger sentiment de doute me parait etre plein de c ertitude
: l’h um id ité , à peu près constante, lorsqu’elle
e s ttrè s -io le n se , porte une atteinte grave à la constitution
de l’homme, non pas p a r eÎle-même , h moins
q u e lle n ’agisse sur des personnes étrangères habituées
à un climat plus sec, mais bien p a r les m iasmes et ef-
1 Pl. 167 et 185. Cette dernière surtout e s l remarquablement bonne.
2 Quoy et Gaimard, loc. cit.
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