la coupée OÙ coulent aujourd’hui les eaux duSéghalien.
Les montagnes du Thibet ren fe rmen t encore quelques
trib u s, qui o n t, sous le double rap p o rt de la
linguistique et de l’e th n o g rap h ie , la plus parfaite
ressemblance avec les Chinois. D’après les témoignages
historiques de ceux-ci, ils n ’é taient dans To-
rigine q u ’une horde e rra n t dans le voisinage de la
forêt de Sliensi au pied des montagnes qui dominent
les plaines de la Chine ; ils ne se n o u rrissa ien t que
de racines et que d ’insectes, et étaient aussi m isé ra bles
que le sont encore les Hottentots et les Australiens.
L’espèce indo-chinoise a donc aussi conservé le
souvenir de son origine; et pour elle, comme pour
toutes les au tre s espèces d ’hommes, les légendes, la
comparaison des idiomes et la comparaison des caractères
physiques des trib u s qui habitent encore le
berceau commun, tout cela éclaire la marche des
historiens de la manière la plus satisfaisante.
Le génie propre de cette espèce d ’hommes ne la
distingue pas moins que le sol qui la vit n a ître , que
l’originalité de sa langue mère, de ses habitudes et de
l’ensemble de ses moeurs.
Il n ’est point d ’espèce su r le vieux continent dont
la souche soit restée aussi incontestable que celle de
l’espèce indo-chinoise : sa position géographique l’a
mise à l’abri des invasions des espèces ou races supérieures
; c’est à cette circonstance que nous devons de
ne pouvoir émettre le moindre doute su r leu r origine
autochthone de Test et du sud-est de THimalaya. Il
iTen est point de même des régions européennes en vahies
de proche en proche p a r les nombreuses tribus
de Tespèce a ria n e , où se fondirent et d isp a ru ren t
p o u r toujours les anciens aborigènes des centres de
création européenne. Nul doute que le système alpin
n ’ait eu aussi ses autochthones; les Etrusques, les
Liguriens, les Rhétiens et beaucoup d ’autres tribus
de noms divers, qui p réc éd è ren t les Latins en Italie,
étaient p eu t-ê tre des descendants de ces peuplades
primitives.
D’après les études historiques que nous venons de
faire, il reste déjà démontré que, depuis la première
apparition de Thomme sur la te rré , diverses espèces
occupèrent successivement les mêmes localités. Sur
quelques po in ts, comme en Europe, Ton n ’entrevoit
distinctement que deux époques de générations ; il para
ît en avoir été de même du nord de TAsie; mais au
nord de Tlndoustan, trois générations se succédèrent
et se mêlèrent. Dans TIndo-Chine, nous ne retrou -
ven o n s plus que deux espèces qui se seraient succédé
L II est certain : 1® que là où s’opéra la ren contre
de deux espèces trop dissemblables p a r
l’intelligence, celle qui fut le mieux partagée, sous ce
ra p p o rt, fit rapidement disparaître sa rivale, en la
poursuivant et de ses armes et de son in d u s trie ,
p artout où elle tenta de lui échapper ; 2“ que là où
i l l y a cependant des tribus noires dans les montagnes de la presqu’île
de Malacca ; il en existe aussi dans l’inléricur de Formose. Mais un voyage
dans l’intérieur de la Chine pourrait seul éclaircir cette question.
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