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216 VOYAGE AU POLE SUD.
plus, et qui trouve dans sa haute moralité un frein
à ses passions. C’est l ’homme qui, de bonne heure,
manifesta le plus de penchant vers la civilisation;
mais qui n ’y parvint réellement qu’à d a te r du moment
où la source de toute vraie morale lui fut
révélée.
Chez ces hommes su p érieu rs, les passions sont
susceptibles d ’a cq u é rir un caractère de dignité et
d ’élévation poétique et rom an e sq u e , que l’on ne
rencontre jamais chez les hommes des ordres inférieu
rs. Les poésies de ces d e rn ie rs ne peignent que
l’amour et ses jouissances matérielles, les guerres
et leurs barbares triomphes. Les dieux et les rois se
disputent la possession de tel ou tel p ay s; les dieux
bouleversent et lancent des montagnes, creusent les
mers et les fleuves. Ces merveilles de la force b ru tale
, qui font l’admiration de l’homme b arb are et
qui re sten t à jamais l’objet du stupide culte des
hommes in férieu rs, sont, plus souvent qu’on ne le
croit, la trad itio n des bouleversements géologiques
dont les anciens fu ren t encore témoins.
On ne saurait m ’opposer les poèmes javanais, où
les idées remplacent souvent les merveilles; car, il
ne faut pas oublier que les Indous o n t civilisé Jav a,
et que les ouvrages sanskrits ont été tran sc rits en
javanais. Java, le centre de la civilisation malaise,
fut la Carthage de la Malaisie et fut, comme elle, une
colonie.
Les hommes qui occupent le sommet de l’échelle
anthropologique sont, su r la te rre , l’oeuvre complé-
ZOOLOGIE. 217
m en ta ire de la création divine, lorsqu’à une instruction
complète se jo in t une éducation religieuse et
philosophique’; car ces hommes supérieurs doivent
tout acquérir p a r la puissance de leur volonté et de
leu r intelligence; ils doivent faire ju sq u ’à leu r propre
conquête, en combattant leurs passions : à ces hommes
de propager la civilisation !
Le règne de l’absurde et de la tyrannique su p erstition
ne sau rait d u re r sans honte p o u r les nations
civilisées. Cet abus de la raison b ru ta le , mots qui
s’étonnent de leu r réu n io n , cette raillerie bouffonne et
triviale du masque de l’humanité est u n reproche
continuel, humiliant pour l’homme digne de ce titre ;
c’est un crime p e u t-ê tre , car les barbares tuent
leurs semblables, comme les enfants jouent.
Les Chinois, avons-nous déjà dit, d u ren t plusieurs
de leurs découvertes, et p a r conséquent de leurs arts,
à des pays situés à l ’occident; probablement l’Inde,
dont les annales et la civilisation remo n ten t au temps
de Moïse L
Tous les peuples de l’Asie eu ren t en tre eux des
communications infiniment plus communes que nous
ne le supposons en général : le philosophe L ao-tseu'’
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i J’entends par ce mot philosophique tout ce complément d’instruction
nécessaire pour que notre intelligence soit mieux préparée à recevoir
l’instruction religieuse, considérée dans ses plus sublimes vérités.
1 Colebrooke, mém. sur les Vedas. Rech. asiat., t. vni, p. 493. Les
livres de Moïse parlent des bois d’aloës et d’ébène, de la canelle, des
pierres précieuses de l’Inde. Aucun monument indien authentique ne remonte
au delà du siècle de Moïse.
3 3 1 7 a v . J .-C. , Pythagore, 580,