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5* Comment expliquer les variétés uniques que
nous présente le genre humain sur le môme contin
e n t, lorsqu’il n ’est pas possible d’admettre qu’elles
soient le résultat du croisement de deux espèces
différentes? Si nous n ’admettons point une création
spéciale, tout devient inexplicable; or, nous avons
vu plus haut quel cas il faut faire de la prétendue
influence de la civilisation à cet égard; elle n ’a rien
de comparable avec l’influence de la domesticité sur
les animaux.
Un égal état de barbarie chez des peuplades du
même pays riempêche point qu’elles ne se ressemblent
pas ; en Afrique, les Cafres et les Foulahs nons offrent
un exemple de celte vérité. En Asie, les Mongols et
les Chinois diffèrent sensiblement ; il en est encore
de môme de ces derniers avec les Malais.
Quelque voisines que soient ces espèces, elles diffèrent
d ’une manière frappante sous le triple rapport
zoologique, psychologique et philologique.
Mais revenons à ce qu’il nous reste à dire de particulier
à l’Amérique.
Humboldt a fait remarquer que la configuration du
sol de l’Amérique contribue puissamment à l’é to n -
nante variété des dialectes américains, par l’isolement
qu’elle impose aux diverses tribus. D’un autre côté,
l ’état sauvage, en introduisant parmi ces hommes
des divisions jalouses, provoque la formation d ’idiomes
particuliers, qui assurent peut-ê tre l’indépendance
des différentes hordes. Mais, malgré cette multitude
de ja rg o n s , il paraît que l’ethnographie est
parvenue à réduire ce nombre immense de dialectes
à une seule famille; c’est à feu W. de Humboldt que
nous devons cette observation intéressante. « Cette
merveilleuse uniformité, dit Malte-Brun*, dans la
manière particulière de former les conjugaisons des
verbes, depuis une extrémité de l’Amérique jusqu’à
l’a u t r e , favorise singulièrement l’hypothèse d’un
peuple primitif, qui aurait formé la souche commune
des nations indigènes de fAmérique).. Yater®
dit qu’une affinité aussi singulière entre des langues
qui se parlent à de si grandes distances prouve
que toutes ont rayonné d’un centre commun.
Nul doute pour moi que ces deux auteurs aient
rencontré juste ; les Américains sont aussi rema rquables
par l’uniformité de leurs caracteres extérieurs
que pa r celle de leurs idiomes. Mais où fut
ce centre? Je ne pense pas qu’on puisse le détermine
r dans l’état des connaissances actuelles ; car
je ne pense pas non plus que l’on possède encore
les catalogues de tous les dialectes parlés en Amérique.
Les dialectes des Indiens de la Guiane, du Brésil
, et celui des Pécherais sont très -peu c o n n u s , et
je crois que la langue des Palagons aurait encore
besoin d’être plus étudiée. En effet, il importe su rtout
de porter son attention sur les idiomes des
peuples qui habitent les principaux centres géologiques
de ce continent ; ces centres sont : le système
des monts Alléghanys , y compris la chaîne caraïbe
1 Ma l t e -B ru n , p. 2 1 7 , 400.
3 Valer, p. 329,
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