cherchent à l’élat de liberté; elles ne se rech erch en t
pas plus que le cheval et l’âne à l’état de n a tu re . Un
chacal et un loup pro d u iraien t-ils un chien ? Je ne le
crois point : c’est une expérience à faire k Au reste,
comment admettre que cela puisse être, lorsque l’on
voit une louve et un chien produire u n animal qui,
lors même q u’il est plus chien que loup p a r la forme,
est plus loup que chien p a r le caractère?
Si le chien était un bâtard du loup et du c h a c a l,
comment expliquer l’existence du chien en Amérique,
à l’époque de la découverte? faut-il, abusant de l’hypothèse,
le faire descendre des diA^erses espèces de
loups qui h abitent ce continent, et qui, bien c ertain e ment,
ne se croisent jamais dans leur état de liberté ?
Telle n ’est pas en effet la loi de la nature parmi les
animaux ; car dans un pays où habitent des espèces
rapprochées d ’un même g e n re , elles ne fréquentent
que trè s-ra rem en t les mêmes localités, parce que leurs
moeurs ne sont jamais exactement les mêmes.
Je sais que l’on peut croire que l’iiomme a tran s porté
le chien partout ; tout le monde sait en effet
que les Tchoutchis fréquentent également les côtes de
l’Asie et celles de T Amérique, sur les bords du détroit
de Behring ; de tout temps, les Malais naviguèrent le
long de la bande n ord de l’Australie ; mais cela n ’empêche
pas que les chiens du nord-ouesl de l’Amérique,
à toison compacte, et d’autres à pattes palmées, ne
soient d’espèces bien distinctes. Le chien, comme
1 L’honorable et savant M. Flourens s ’en occupe, je c r o is , en ce moment.
tous les autres an im au x , a des représentants spéciaux
en Amérique et en Australie ; a in s i, rien ne
s’oppose à ce que nous considérions les chiens domestiques
de ces pays comme les descendants de leu rs
chiens sauvages. Cette supposition se trouve être, an
reste, la réalité : le chien crabier de Cayenne est un
véritable dont l’espèce se donne à l’homme avec
la plus grande facilité. Je dis véritable chien, parce
qu’on en viendrait faire du loup un genre à p a rt; ses
moeurs, mieux étudiées sur différents points de l’an cien
co n tin en t, en multiplieront les espèces européennes
et asiatiques. Les détails anatomiques abonderont
alors pour confirmer ces prévisions L
Au r e s te , si le chien n ’est que le descendant du
lo u p , du moins en Europe et en Asie, il ne peut être
aussi que le descendant du chacal ; car iî n ’existe dans
l’ancien monde que ces deux animaux qui puissent
être raisonnablement supposés les pères de celte
race amie de ITiomme ; mais ils n ’ont pas les mêmes
habitudes; le chien serait donc le résultat de Tin-
lervention de l’homme? Mais les métis de la même
famille, appartenant à des animaux de g e n re , de
so u s -g e n re ou gro’ape différents, ne sont point
doués de fécondité illimitée : il n ’en est pas de même
des espèces des mêmes genres ou so u s -g e n re s ,
leurs métis peuvent se reproduire indéiiniment. Ainsi,
le chameau et le dromadaire sont dans ce cas; il en
est de même de la vigogne, du llama, de l’alpaca et
1 D’après Guldoenstoedt, N o v . c om . 'P e t r o p . , le coecura du loup diffère
beaucoup de celui du chien et de celui du chacal.
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