
L ’alkali minéral offre encore des lames hexag
o n e s qui ne font que des fegmens plus ou moins
avancés de l’oéïaèdre que je viens de décrire : quelquefois
aufïi ces oâaèdres s’implantent les uns dans
les autres, ce qui produit des efpèces de prifmes
quadrangulaires articulés, terminés par des pyramides
aufïi quadrangulaires. Quelquefois enfin ces
prifmes font croifés par d’autres ; mais tous ces
accidens particuliers ne font point caraâériftiques,
,& ils tiennent aux circonftances locales de la crif-
.tallifation.
Q uan t à la figure du natron, donnée par V o n -
L in né (3 0 ) , & que^j’ai rapportée d’après lu i, p. 50
de mon E f f a i d e C r ij la l lo g r a p h ie , il y a lieu de croire
q u e , dans ce fe l, l ’alkali minéral n’étoit point p ur ,
ou qu’il fe trouvoit naturellement mêlé avec quelappéHe
alkali minéral aéré, font des décaèdres, ou plutôt des
oâaèdres ayant leurs fommets oppofés tronqués profondément.
Opufic. chim. voi. I , p. 2 1 , pl. 1 , fig. 6. Cette figure eft celle du
décaèdre reâangulaire (P l. 111,fig. 5 1 ) , obfervé par M . Macquer
dans les criftaux que fournit Valkali fixe du tartre, après avoir été
diffous dans l’ efprit de vin (ci-deffus, p. 14 5 ) ; ce qui peut faire
préfumer que l’alkali fixe minéral d eM . Bergman étoit déjà modifié
, ou. que fon décaèdre étoit obliquangle comme celui de
notre variété 2,
(30) Natrum, fiai calcarium fiubalcalinum. Cryfiallus propria :
•Prifima tetraedrum ex planis peniagonis : altérais verticalibus i i
angujlioribus. Pyramis fieu utraque extremitas è planis duobus pa-
rallelogrammis. Mylii Saxon. 2 , pi 8 , fig. 2. Linn. Syft. nat.
1768 , tom. III, p. 84, pl. I , fig. 7 , 8. Cette figure eft une de
celles du vitriol de mngnéjie ou fiel de $edlit\, (P l. F i l , fig. Jg).
A L K A L I S. ï $ï
que autre fubftance ialine ou terreufe qui modifioit
fa forme.
Je ne dirai rien ici de Yhalinatron, ni de Yaphro-
natron ou fe l mural dont parlent quelques Auteurs
(31), vu qu’on n’a point encore fufïifamment
déterminé les fubftances qu’on a voulu défigner
par ces noms (3 2 ) .
Suivant M. Macquer,l’alkali marin diffous dans
l’efprit-de-vin qu’on a fait bouillir deffus, donne,
pai; l’évaporation, des criftaux cubiques* bien re-
(3 1 ) Wallerius, Min. g en reX X X I, §. 88,efpèce 191 & 192.
Cronftedt, Min. § . 137* EST- de Crifflall. p. 50 & 51.
(32) M . Prouft nous apprend que les fondetnens des maifons
de la ville d’Angers font la plupart bâtis avec des fchiftes ou
ardoifes qui fervent également à leur couverture. « L e s ca ve s,
» d it - il, font cintrées de ces mêmes pierres, enduites d’un mor-
,„ tie r de chaux & de fable. On tro u v e , dans celles qui font les
»plus fèches, une efflorefcence que l’ on peut recueillir tous les
»mois en affez grande abondance : ce font des aiguilles très-
» longues, qui reffemblent, par leur figure, aux fleu rs de ben
»juin. Le peuple & les gens non inftruits l’appellent falpêtre. _
» J’ ai examiné ee fel par les moyens ordinaires, c eft un alkaly
» minéral très-pur, donnant du fel de Glauber avec l’acide
» v itr io liq u e , du fel marin avec l’acide de ce f e l ,& c . Je n’ a i
»point rencontré ce fel effleuri immédiatement fur les fchiftes
» découverts de leur enduit par accident ou vétufté. H y a des
»caves q u i, de temps immémorial, fourniffent ce fel gbon-
»damment , & l’ enduit fur lequel on le retire n'a fouvent pas
»plus de deux lignes d’épaiffeur. Tout ce que 1 on fa it , c eft
» que la- chaux qui paroît avoir fervi de tout temps pour c o n t
» truire la ville d’Angers, a été faite avec des marbres que l’on
55 tire des environs. << Obfiervations fiur le natrum, dans le Supplément
au Journal de pbyfîque, année 1778 , p. 443*