
» des Criftaüx triangulaires, quadrangulâires, & à
y plufieurs angles. Ces criftaiïx forment, par leur
y> attachement mutuel 8t pai leur Cohérence , dif-
» férentès efpèces de corps réguliers. Dans cettè
a partie de la Nature, on voit des particules com-
» pofer un tout dont la formation eft confiante
» & régulière, fans que te moindre foupçon de
V> femences 6* de germes puijfe s'y gliffer (22). «
Les germes étant inadmiffibles pour expliquer
la formation des criftaüx, il faut nëceffairement
fuppofer que lés molécules intégrantes ou Jimilaités
des corps ont, chacune fuivant la nature qui lui eft
propre, une figure confiante & déterminée par la
figure même des principes conjlituans de ces
mêmes molécules.
Mais il ne faut pas croire, avec plufieurs Phÿ-
fïciens, que la figure particulière & cachée des
principes conjlituans des corps foit précifément
la même que celle des molécules intégrantes ou
Jimilaires, qui réfultent de la combinaifon de ces
premiers principes. M. le Comité de Buffon, partant
d’une obfervation très-jufte de Leeuwen-
hoeck, qui avoit remarqué qu’un cube de fe l marin
réfultoit de Vaffemblage d'une infinité de cubes plus
petits, dit »que les Tels & quelques autres miné-
(22) Réflexions fur Je fyftême de ia génération de M . de
Buffon, dans la préface de l’ édition allemande de fes OEuvres j
par M . de Ha iier, p. 18 de fa traduélion françoife.
«
'è raux font compofés de parties femblables entre
» elles, & femblables au tout qu’elles compofent.
» On ne peut guère douter j ajoute-t-il, que les
» P A R T IE S P R IM IT IV E S E T «CO N ST ITU AN TE S de
» ce fe l ne foient ùujji des cubes d’une petitefle
» qui échappera toujours à nos yeux, & mêrne à
* nôtre imagination (23). »
Cette méprife de M. de Buffon vient de ce
que Cet illuftrê Nâtüralifte n’a pas diflingué avec
âffez dé foin les parties jimïlaïres ou intégrantes
des corps, de leurs principes primitifs ou conjlituans.
Lés parties intégrantes ou fimilaires d’un
cube de fel marin, font en effet de petits cubes
femblables au grand qui refulte de leur affemblage ;
mais les parties primitives & conjlituanteS de ce
même fel font l’acide & l’alkali marin, qui n’ont,
ni 1 un ni 1 autre, la forme cubique , quoique
cette forme puiffe réfulter & réfulte en effet de
leur combinaifon par l’iritermède de l’eau.
Ici s’élève une queftion très - délicate & très-
importante. La figure des elemens fecondaires ou
chimiques ( qui, comme je l’ai dit plus haut , font
1 acide , le phlogiftique, la terre primitive & le
principe aqueux ) nous étant prefque auffi peu
connue que celle des élémens primitifs de la Na-
(23) Hiftoire Naturelle générale & particulière, vo l. I I ,
«hap. 2 , pag. 19 , édit. in-40. s
B iv