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l iq u e , eft encore une modification de l’acide phofphorique
; c e qui femble d’abord indiqué par
l’odeur d’ail que le phofphore. répand en b rûlan t,
de même que l’arfenic. C e t a c id e , lors même qu’il
eft fous forme c o n c r è te , ou déjà combine comme
il l’eft dans la cbaux blanche d’a r fen ic , a la p ro priété
remarquable de décompofer le n it r e , 8t de
contra âe r une union fi intime avec l’alkali fixe »
que le fel neutre qui en réfulte ne peut être dé-
compofé par aucun des acides minéraux , a raifort
fans doute de leur p e fan teu r , inférieure à celle de
l ’acide phofphorique (32)- C ’ eft encore a raifon
de l’acide que contient l’a rfenic, que cette fubftance
métallique a plus de tendance a s unir aux
alkalis, qu’à faire les fondions de bafe en fe fatu-
rant de quelque autre acide (33)*
X V 0. Vacide du fpatk fufible, phofphorique ou
vitreux. L a première analyfe connue du fpath
fu fib le , eft due au célèbre M A R G R A F F ; mais c e t
habile Chimifte s’eft contenté de carailerifer cette
pierre par fa propriété fingulière de fe volatilifer
a v e c les a c id e s , fans afïigner la caufe de ce phénomène
: il n’a pas même reconnu dans ce fpath
la préfonce d’un acide q u e lco n q u e , quoiqu il eu t
très-bien remarqué qu’après fa-diftilla tion, foit
(32) Vo y ez les Lettres du doSleur Démefie, v o l. I I , p. 117 &
ftiiv.
(33) Ibid. pag. 301.
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aveè l’acide v itr io liq ue , foit avec les autres acides »
le verre du récipient 8c celui de la retorte étpient
fortement corrodés (3 4 ) . Quelques années ap rè s ,
M . S c h e e l e en S u è d e , 8c M. S a g e en France ,
s’étant occupés de l’analyfe de cette même fubftance
(3 5 ) , le premier reconnut dans le fpath fufible
un acide particulier {acidumpeculiare, acidum
fui generis ) , différent de tous les autres acides con -.
nus. M . S age , de fon cô té , apprenoit aux C h i-
(34) V o y e z , dans le tome XXIV des Mémoires de l ’Académie
royale des Sciences de Berlin, année 1768, & dans le tome
XII de la CoIIeftion académique, p.*281 & fuiv. le Mémoire
de M . Margraff qui a pour titre : Obfervations concernant une
volatili fation remarquable d’une partie de l’efpèce de pierre à laquelle
on donne les noms de FLOSSE , P L U S S E , F LU S -S P A TH , & e .
laquelle volatilifation a été effeStuée au moyen des acides. Quoique
M . Bofc d’A n tic , dans fon Examen critique des expériences faites
fur les fpaths félénïteux & vitreux, ait fait tous fes efforts pour
attribuer à M . Margraff la découverte de l’ acide phofphorique
dans le fpath fufible ou v itr eu x , on v o i t , par les paffages mêmes
qu’il cite ( vol. I l de fes OEuvres, p. 133 & fuiv.') , que le Chi-
mifte de Berlin n’en avoir pas la moindre id é e , puifqu’il ne
trouvoit dans le fublimé qu’il avoir obtenu par l’intermède de
l ’huile de v it r io l, qu’an fe l compofé de terre fpathique & diacide
vitriolique. Mais quoique M . Margraff n’ ait point eu connoif-
fance de l’ acide du fpath fufible, il a fort bien vu que ce fpath
étoit une efpèce très-diftinûe, même par fa forme extérieure , du
fpath pefant ou féïéniteux , qu’on avoit jufqu’ alors confondu
avec celui-là, fous le nom de fpath fufible.
(35) Les expériences de M . Scheele furent publiées dans les
Mémoires de l ’Académie royale des'Sciences de Stockholm,
pour l’année 1771. Celles de M . Sage fur le fpath fufible datent
de la même époque.