
46o S é x è fri t x ou G y p s e .
cet accroiffemenr fe fût fait par des lames toujours
décroiffantes ¡jufqu’au dernier degré de petiteffe ;
cette modification, dis-je, eût alors produit un
criftal lenticulaire ou ellipfoïdal (Pl. V , fig. 3 3 ),
dans lequel les plans linéaires de la modification
comprimée (Pl. V 3fig. 3 ')» & conféquemment le
rhombe ou rhomboïde primitif, auroient entièrement
difparu.
Je poffède un criftal folitaire très-complet & de
même grandeur qu’il eft ici repréfenté (Pl. V,
fis • 33 ) cette felénite lenticulaire , qui communément
fe groupe avec d’autres criftaux lenticulaires
de même forme, ainfi qu’on va le voir
dans la variété fuivante.
[ ^ C r i s t a l l i s a t i o n i n d é t e r m i n é e .
Variété y. Sélénite lenticulaire ou en crêtes de
coq, dite auffi félénite cunéiforme.
Natrum glaciale, feu natrum lapidofum, gypfeo-fpathofumfuji-
forme, pellucidum. Linn. Syjl. nat. 17685 p. 9 1 , n° 7. Sele-
nites fpathofo-gypfeus cuneiformis. Syft. nat. 1748, p. 162. Muf.
TefT. p. 2 4 , n° 3. Gypfum cryfiallifatum cunéiforme. Cronft.
Min. §. 1 9 , n ° ' i , A . Wall. Syjl.min. 1 7 7 a ,fp . 75l>, ftg- JS'
Sélénite cunéiforme. EJJai de Criftallographie, p, 137, pl. V ,
fig. 5 , & pl. X , f ig . 4. Weig. trad. ail. p. 1 5 1 , efp. III. Démette
, Lettres, vo l. I , p. 361 , var. 8. Talc de plâtre. La
H ire , Mém. de l’Acad. des Sciences, année 1710 ; & ColleSt. acad.
part, franc, tome II I, p. 299.
Ce ne font plus ici des criftaux fimples à facettes
planes déterminées, mais des corps lenticulaires,
S é l é n i t e ou G ï p s e . 461
gc quelquefois ovoïdes {22) , compofés de lames
gypfeufes fubrhomboïdales , c’eft-à-dire , émouf-
fées dans leurs angles obtus , au point que toutes
les arêtes ont difparu, de même qu’aux fommets
de la variété précédente. La difpofitionde ces lames
eft telle, que la diftance quife trouve entre leurs
angles obtus , forme l’épaiffeur du corps lenticulaire
, que l’angle aigu du rhomboïde eft à la circonférence.
On trouve à Montmartre des couches
entières de ces petits corps lenticulaires, très-dif-
tinSs les uns des autres ; ce qui a fait croire à
M. Pralon , que telle étoit la forme primitive du
gypfe (23). Mais cette forme n’offrant aucune
(22) C’ eft fous cette dernière forme qu’ on les trouve à Shot-
over-hill en Angleterre, ainfi que j ’en puis juger d’après la figure
que m’ en a envoyée M . le profeffeur Hermann, de Strasbourg.
(23) »Je ferais prefque tenté de croire, d it-il, que la forme
»la plus naturelle des criftaux de gypfe de première formation
» eft la lenticulaire. La bordure fupérieure du banc le plus élevé
» de la baffe carrière, que les ouvriers nomment pieds d'alouette,
»eft toute compofée de petites lentilles très-diftinâes, quand
» on les a féparées'de la marne, qui d’abord les fait méconnoître
»en les recouvrant. J’ ai trouvé très - abondamment de pe-
»tites lentilles, dont les unes étoient larges comme une pièce
» de fix fous, les autres comme des grains des légumes de ce
»nom, & beaucoup d’autres de toutes les groffeurs intermé-
» diaires, dans un petit banç de boulin gypfeux qui fe trouve
| dans la haute maffe. J’ en ai trouyé auffi beaucoup, mais très-dif-
f tinôes, quoiqu’ elles ne fdffent pas plus groffes que la tête d’un
” camion appfatie, dans la partie tachée de jaune du banc qu’on
» nomme les oeufs.,.. Les criftaux parafites de cette fubftance crif-
•> taliifent fous d’autres formes.« Joum, ie Phyf. o&. 1780, p. 302.