
liquefcens. Les propriétés alkalines de ces eriftaux
ne permettent pas de les regarder comme de véritables
fels neutres ; cependant M. Sage a remarqué
que ces alkalis rendus concrets par l’acide méphitique
qui s’y rencontre, pouvoient s’en faturer au
point d’acquérir des propriétés très-différentes de
celles qu’ils manifeftent lorfqu’ils ne contiennent
que la portion d’acide méphitique qui leur eft né-
ceffaire pour être fous forme concrète : c’eft dans
cet état de faturation, que nous allons confîdérer
ici les alkalis, avant de préfenter les réfultats obtenus
par M. Bergman ( 14 5 ) , de la combinaifon de ce
même acide méphitique avec les bafes terreufes &
métalliques.
i 0. J’ai déjà fait obferver (146) que Valkalifixe
du. tartre y n’étoit fufceptible d’une criftallifation
bien déterminée, que lorfqu’il étoit faturé d’acide
mephitique. Ces eriftaux que M. Bergman ne dif-
fingue point del'alkali fixe concret, 8c qu’il défigne
fous le même nom d’alkali fixe aire, ont cependant
des propriétés différentes de ce dernier, puif-
qu’ilobferve lui-même qu’ils ne font ni déliquefcens
ni effiorefeens ; à quoi il auroit pu ajouter qu’ils décrépi
tentfur les charbons ardens ,8c qu’ils précipitent
en jaune citrtn la diffolution de nitre lunaire ; tandis
(145) Dans fa Differtation fur l’acide aérien, vol. I de fes
Qptifcules.
O 4 6 ) V o y e z ci-deffus, p. 140 & fuiv.
DE L’ACIDE MÉPHITIQUE, §. XVI. 267
qu’ on n’obtient de la même diffolution, qu’un précipité
blanc par l’alkali fixe concret, ou non fature
d’acide méphitique (147)- On peut vo*r ce 4°*a
été dit de la forme de ces eriftaux, ci-deffus, p. 14a.
«°, Quant à X alkali fixe minéral, il ne paroît pas
avoir befoin pour criftallifer, d’une auiïi grande
quantité d’acide méphitique que le précédent ; auifi
ne forme-t-il avec cet acide que la combinaifon précédemment
décrite (p. 149)* ^ous nom 8s crifi
taux de foude ou de nstron,
3°. Il n’en eft pas de même de l’alkali volatil : ce
dernier peut à la vérité pafler de l’etat fluor ou
cauftique à l’état concret &même criftallife (148)*
par fon union avec une quantité d’acide méphitique,
fuffifante pour en dégager la portion d’acide
igné qui le rendoit cauftique ; mais M. Sage a fait
connoître f 149), que de l’eau diftillee, faoulee a
froid d’alkali volatil concret très-pur, pouvoit être
imprégnée d’acide méphitique, au point de fournir,
par le refroidiffement, une efpece d q f e l ammoniac
méphitique, en eriftaux applatis, compofés de deux
pyramides triangulaires obtufes, jointes bafe à bafe
( 14 7 ) V o y e z les Mémoires de Chimie de M . S age, pag. 94 & 99*
Çe Chimifte regardoit alors comme une efpèce particulière de
fel fébrifuge ce f e l , qu’ il a nommé depuis tartre méphitique, &
que d’autres ont nommé tartre crayeux.
(148) Voyez ce que j ’en ai dit ci-deffus, p. 154.
(149) Mémoires de Chimie, pages 96 & rco.