
154 A L K A L I S.
L ’alkali volatil qu’on dégage du fel ammoniac
par les chaux calcaires ou métalliques étant imprégné
d’acide ig n é , relie toujours fous forme
f lu id e , avec une odeur très-pénétrante. O n le
n om m e , dans c e t é ta t , alkali volatil caujlique ou
jluor, efprit volatil de f e l ammoniac, & c . M . Sage
l ’a employé a ve c le plus grand fuccès dans les af-
-phyxies (3 9 ) , & les contradiâions qu’il a éprouvées
à c e fujet n’ont fait que rendre plus éclatant le
fervice qu’il venoit de rendre à l’humanité.
L ’alkali volatil , dégagé du fel ammoniac par la
c ra ie , à une chaleur m odé ré e , ou par l’intermède
de l’alkali fixe v é g é ta l, étant au contraire à peu
près faturé d’acide méphitique, s’obtient fous forme
concrète ou criftalline, ce qui lui a fait donner le
nom d'alkali volatil concret. Exp ofé à l ’a ir , il fe
diffipe dans l’atmofphère ; & fi l’alkali volatil étoit
p u r , il ne refte rien au fond du vafe o ù on l ’avoit
mis.
(39)Vo yez la brochure qu’il a publiée fous ce t\tre:Expériences
propres à faire connaître que l’alkali volatil fluor eft le remède le
plus efficace dans les afphyxies , (de. ¿«-8°, Paris, Imprimerie
ro y a le , 1777. La troifième édition eft de 1778. Outre les réim-
preffions de cet ouvrage faites à Dpuai, Rennes, Metz & L y o n ,
on peut citer en preuve de l’ ëmpreffement avec lequel il fut
re çu , les traduélions qui en furent faites fucceiïivement à Londres
, Madrid, Lisbonne, U p fa l, S. Pétersbourg, Strasbourg,
Vérone, &c.
Figure de fes Crijlaux.
O& aèdre rhomboïdal (40) tronqué aux fommets
des deux pyramides, & aux angles aigus de la bafe
de ces mêmes pyramides ( 4 1 ) , {Pi- Vofig-3 }•
(40) M . Pelîetier, élève de M . d’A r c e t , m’a fait Voir des
criftaux d’alkali volatil , dont la forme eft un oSlaèdre re&an-
gulaire cunéiforme applati, ayant deux faces oppofées fur chaque
pyramide plus inclinées que les deux autres. L ’ angle de la bafe
des pyramides, pris fur les faces les plus inclinées, eft d e45 ° :
il eft de 6c° fur les deux autres ( P l. I I I , fig• 81 ) . Quelques-
uns de ces criftaux, plus alongés, étoient décaèdres par la troncature
du fommet de chaque pyramide (PL I I I , fig. 82) : d’autres
-étoient à quatorze facettes par la troncature des arêtes formées
par la jondion des bafes des deux pyramides. Enfin, il y en
avoit dont les quatre angles folides des mêmes bafes étoient
auffi tronqués, ce qui portoit le nombre des facettes julqu à
feize ou dix-huit. Mais ces criftaux ne font point ceux qu’on
défigne fous le nom à’ alkali volatil concret; ils appartiennent
au fe l ammoniac méphitique (c i-ap rè s, §. X V I , n° 3.) , dans
lequel l’alkali volatil eft parfaitement faturé par l’acide méphitique.
En e ffet, on fait que l’on obtient, en diftillant de la
corne de cerf à feu nu , de l’ aikali volatil en liqueur 8c fous forme
concrète. O r , ce n’ eft point de ce dernier dont il s’a git, mais
de celui qui eft en liqueur, & mêlé avec l ’htrîle qui paffe dans
cettq même diftiüation. C ’ eft après avoir féparé l’huile de cet
alkali qu’ il parvient, à la faveur de l’ aride méphitique fourni
-par cetfe huile même," à l’état parfait de fe l ammoniac méphitique,
lequel fe fépare au bout d’un certain temps de i’ alkali en
liqueur,fous la forme de beaux criftaux oStaèdres rectangulaires
(d très-comprimés. -
(4 1 ) Malgré les précautions prifes par M . Bergman pour faire
criftallifer régulièrement l ’alkali volatil concret, qu’ il appelle
aéré, cet habile Chimifte convient qu’ il n’a p u fe procurer ces