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» Le gypfi groJfler » continue M. Pralon , a le
9> grain affez fin , bis & terne ; il paroît comme ta-
cheté ; il a l’oeil d’une fubftance homogène; &
a ce qu’il a de mieux pour le diftinguer, c’eft qu’il
»> eft toujours fans tranfparence. Le gypfe criftallifl
» confujement, a fon grain d’un blanc mat, gros,
a faillant ; ce qui le rend très-rude au toucher : ilfe
» montre fous l’apparence d’une fubftance homo-
» gène, & il a une forte de demi-tranfparence dans
» le tranchant de fes fragmens, qui font minces, &c.„
» L’avant-dernier banc de cette carrière eft-com-
» pofé en grande partie , de morceaux de gypfe
y> plats & arrondis, quireffemblent àces pains ronds
» & plats, dont le menu peuple fe nourrit ; ils ont
„ même une forte de croûte brunejk unie, comme
» le pain de feigle.. . . Ces efpèces de miches ne
v> font pas ifolées; elles tiennent entre elles comme
« les miches dans un four où elles font très-ferrées.
« On voit aufti très-fou vent deux de ces miches
» pofées l’une fur l’autre. L’intérieur de cette
a pierre eft d’un gris fale, & le grain en eft très-
» fin,. . . Je foupçonne que la forme de ces pierres
» eft due à un dépôt abondant de la matière gyp-
fèufe , ou plutôt à une forte de criftallifation par
» maffe, à laquelle cette fubftance eft affez fujette,
» comme je le prouverai plus bas.
» Ce font ces grands criflaux cunéiformes, dont
ÿ la bafe eft profondément entaillée » & qui font
,*> formés
S é l é n i t e ou G y p s e . 48*
a formés par la réunion de deux lentilles, dont
» les fragmens donnent ce gypfe à fer de lance, lî
» connu. Voyez VEjfai de Criflallographie de M. de
» Rome de rifle, pag. \$j. Les plus beaux &les plus
» grands font placés dans la marne qui fépare la
« partie fupérieure de la carrière , de la partie du
» milieu.
>> C’eft là qu’on les trouve en groupes, com-
»pofés de deux, quatre , fix lentilles, & g . mais
a toujours accolées de manière qu’ilréfulte de leurs
» fragmens des criflaux à fer de lance. Ces groupes
a font affez éloignés les uns des autres. Ils affec-
« tent toutes fortes de pofitions, & fe tiennent tous
» à peu près à la même hauteur. La baffe carrière
» a auffi de femblables criftaux dans fes marnes ,
» mais ils ne font pas fi grands. L’infpeâion de ces
m criftaux indique qu’ils ne font pas parajites, c’eft-
» à-dire , qu’ils ne font pas formés du fuc gypfeux
g» que l’eau a entraîné des bancs fupérieurs , & qui
9» a criftallifé dans les vides de la marne ; la preuve
9» eft qu’on ne voit jamais de ces criftaux contre-
» faits, aucuns qui annoncent qu’ils ont été gênés
I » dans leur formation, aucuns dont les faces foient
I» raboteufes , quoiqu’il y en ait plufieurs qui pé-
nètrentdans le gypfe & dans la marne pierreufe ,
dont la dureté égale prefque celle du marbre ; au
»» contraire on voit le gypfe & la marne fe prêter
I » avec la plus grande foupleffe à la forme exté-.
Tome I. Part. IL Crifl. pierr, H h