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fentera avec des troncatures, foit dans fes angles
folides, foit dans fes arêtes ou bords, c’eft-à-dire
avec de nouvelles faces plus oii moins nombreufes,
mais tou jours fubordonnées à la difpofition primi-
tive des faces principales de ce même criftal.
¡ Quant au mécanifme interne & caché de la crif-
kallifation, nous forrïmes encore bien éloignés de
pouvoir en rendre compte : c’eft un myftère de là
INature, qui, de même que la génération dans les
"animaux & la végétation dans les plantes, échappe
là la curiofîté de nos regards. Nous voyons une
plante, un animal croître & fe développer, fans
que nous puiiîîons voir comment la fève ou le
chyle fe métamorphofent en la fubftance propre
à ces êtres organifés. Le mécanifme de la criftallifa-
tion, quoique beaucoup plus {impie, ne nous eft
guère mieux connu. Trempez un fil dans une dif-
folution d’alun, au moment où elle eft affez rapprochée
pour donner des çriftaux, vous le retirerez
chargé de petits oâaèdres d’une régularité
d’autant plu8 parfaite, qu’ils feront plus imperceptibles
à l’oeil nu. Replongez votre fil dans la diffo-
lution , & retirez-le prefque au même inftant, vous
reconnaîtrez que les oâaèdres ont augmenté de
volumç, fans avoir fenfiblement perdu de leur
régularité ; mais le meilleur microfcope ne vous
fera point voir la manière dont s’eft opérée cette
augmentation. La raifon en eft fîmple, c’eft que
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les molécules élémentaires & même les molécules
primitives intégrantes, qui font les matériaux que
la Nature emploie à la conftruâion de tous les
corps, font, comme je l’ai déjà dtt, inacceffibfes
à nos fens ; & que la plus petite parcelle de matière
que nos yeux puiffent appercevoir à l’aide du
microfcope, loin de pouvoir être regardée comme
un être fimple, eft déjà très-compofée. Tenons-
nous-en donc à ce que l’obfervation nous préfente
, fi nous ne voulons pas fubftituer les rêves
de notre imagination au fîlence majeftueux de la
Naturç fur les premiers principes.