
$80 S PAT H SÉLÉNf TEÜX;
fels déliquefcens* tandis que la terre qui fertdebafe
au fpath pefant, forme avec ces mêmes acides de
grands & beaux criftaux , qui, loin d’être déü-
quefcens, préfentent au contraire des formes très-
diftinftes & très-déterminées (7).
L ’affinité de l’acide vitriolique avec la terre pe-
fante , étant fi grande qu’elle n’eft furpaffée que
par l’affinité du phlogiffique avec le même acide ,
il fembleroit qu’en verfant de l’acide vitriolique concentré
dans une diffolution de terre pefante, on dô-
vroit obtenir des criftaux au moins auffi grands &
auffi bien déterminés que ceux qui réfultent de
l’union de cette même terre avec les acides nitreux
& marin; cependant nous n’obtenons le Jpath fé léniteux
régénéré que fous la forme d’un précipité
(8) , dont les criftaux font d’une petiteffe extrême
, parla raifon que ce fel-pierre à peine formé,
perdant fa diffolubilité dans l’eau, fe trouve contraint
de l’abandonner, du moins dans nos laboratoires
; car nous ignorons quel intermède la Nature
emploie pour retarder la précipitation de ces
criftaux, & leur donner le temps d’acquérir le volume
plus ou moins confidérable auquel ils parviennent
dans les cavités des filons.
(7 ) V o y e z , dans <a première partie , les combinaifons de l’ acide
nitreux, p. 363, n° 8 ; & les combinaifons de l’acide mar
in , p . 388, n° 8.
C8) Vqyez dans la première partie, p. 324, n° 8.
Quoi qu’il en foit, le fpath féléniteux régénéré
rentre à cet égard dans le cas des fpaths calcaire
& vitreux régénérés,& même des criftaux de félé-
nite que nous n’obtenons prefque jamais que fous
forme pulvérulente , tandis que la Nature en produit
de toutes grandeurs , depuis l’extrême peti-
teflfe jufqu'à des dimenfions que la foibleffe de nos
moyens eft bien éloignée de pouvoir égaler.
Indépendamment de la forme criftalhne particulière
qui diftingue le fpath féléniteux de toute
autre fubftance pierreufe, on peut encore le reconnoitre
à fa pefanteur fpécifiquequi furpaffe celle
de toute autre pierre, & même celle de certains
minéraux, tels que l’hérnatite ; ce qui lui a fait
donner a uffi les noms de fpathpefantt de marmor me*
tallicum, de gypfum ponderofum , &c. quoiqu’il ne
contienne en effet rien de métallique, & que fa nature
ne foit ni calcaire ni gypfeufe. Il eft lamelleux ou
feuilleté dans fon tiffu comme les fpaths, & il décrépite
comme eux fur les charbons ardens ; maison le
diftingue du fpath calcaire, en ce qu’il ne fait point
effervefcence avec l’acide nitreux ; du fcld?fpath y
en ce qu’il ne donne point d’écincelles avec le briquet
; de la félènite, en ce qu’elle eft-très-légère ,
fi on la compare au fpath, féléniteux ÿ enfin des
fpaths fufble ou vitreux% en ce que ces derniers*
quoique plus pefans que la félénite , le font moins
que le fpath féléniteux.., (Voyez ci-deffus, p. 4.57. Y
Q q iij