
ques, fous le nom de çaufiicum ou d’acidum pin•
gue (157) ; cet acide» dis-je» exifte comme principe
conftituant dans l’éther, les alkalis cauftiques,
la chaux vive, le précipité rouge » le minium, &c.
Mais, quoiqu’il fe rencontre dans la plupart des
chaux métalliques, que quelques-unes lui doivent
leur couleur rouge, & d’autres l’état vitreux où
elles parviennent en s’en faturant, il n’eft fufceptible
decriftallifation qu’avec quelques-unesd’entre elles.
Voici les principaux réfultats de la combinaifon de
cet acide avec différentes bafes.
i° . Lorfque Xalkali fixe végétal eût rendu caufti-
que par fon mélange avec la chaux vive, ce n’eft
pas feulement, comme le prétendent d’habiles Chi-
miftes, par la perte de fon gaz ou de l’acide méphitique
auquel il étoituni dans fon état non cauftique,
mais par un double échange qui fe fait alors, puif-
que, d’une part, l’alkali s’empare de l’acide igné
de la chaux vive (15 8), & que de l’autre, la bafe
( 1 5 7 ) Voyez fes excellens EjJais fur la chaux vive, la madère
diadique éleàrique, le feu & l’acide univerfil Ou primitif, traduits
de l'allemand par M. Dreux, 1 vol. in 12 , Paris , 1766. Cet
ouvrage eft rempli d'expériences exaétes & de vues prçfondes fur
la caufe de la caujlicité,qui n’eft pas un fimple effet du dégagement
de l'air fixé dans les corps, comme le penfent encore la plupart
des Phyficiens modernes. Vo y ez la nouvelle édition du Dictionnaire
de Chimie, au mot Caujlicité.
(158) Tous ceux qui confidérent la chaux vive comme une
terre calcaire abfolutïient pure & rendue cauftique par la privation
de fon g a z , ne font pas attention q u e , de même que Içs
D E L ’ A C I D E Ï Ô N É , §. X V I I . 2 7 7
terreufe de la chaux s’unit à l’acide méphitique de
l’alkali, au moyen duquel la terre ou le fpath calcaire
fe régénère, à mefure que le principe de la
caufticité abandonne la chaux pour paffer dans
l’alkali. Celui-ci, furchargé d’acide igné , ne perd
pas pour cela la faculté de neutralifer les autres
acides ; mais il s’y unit fans effervefcence. La leflive
cauftique évaporée forme un fel verdâtre, qui,
expofé au feu dans un creufet, devient fluide
comme de l’huile. La maffe grifâtre qu’il forme
lorfqu’on le verfe fubitement fur un corps froid,
eft le fel très-cauftique & déliquefcent, qui porte
le nom de pierre à cauùre. On peut dégager l’acide
chaux métalliques atfolues , la chaux vive furcalcinée perd de
fa caufticité, quoiqu’aiors très-divifée. D'ailleurs l'acide vitrio-
lique verfé fur de la chaux v iv e , en dégage de l ’ air déphlagif-
tiqué, qui n’eft autre chofé que Vacide igné, & le réfidu forme une
vraie félénite à bafe de terre abforbante. O r , 11 la chaux v iv e
n’étoit qu’une terre fimple, comme l ’eft en effet la terre abforbante
qui lui fert de bafe , l’acide vitriolique devroit fe combiner
avec la chaux, fans en rien dégager , de même qu’ il arrive quand
on combine cet acide avec une terre abforbante. A u ffiM . Pelletier
, dans fa Lettre aux Auteurs du Journal de Phyfiqué, fur
des phénomènes ohfervé's dans l'extin&ion de- la chaux vive . avoue-
t- il q u e , fans adopter l’ exiftenqe de Vacidum piugut, tel que le
donne le favant M e y e r , M . Darcet eft aujourd’hui convaincu
« que la chaux viv e eft dans un état bien différent d’ une fimple
«privation d’a ir; en un m o t, que la matière du feu » celle de la
« chaleur fi l’ on veut , pour parler le langage de Scheele , s’y
« trouve abfolument dans un état de combinaifon. « Journal dt
Phyfiquo> juin 178,2,p. 4 6^
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