
fel vitriolique inflammable à bafe de phlogiftique.
Ce fél neutre eft du nombre de ceux qui font info-
lubles dans l’eau , mais il fe fond aifément au feu,
& y perd fa couleur jaune pour en prendre une
rougeâtre. En refroidiffant, il criftallife en aiguilles
fines» divergentes, rhomboïdales, & conferve une
couleur grifâtre.Le doâeur Démefteobferve(i7i)
qu’oü obtient des criflaüx femblables, même un
peu plus réguliers , lorfqu’on fait fondre du foufre
dans de l’huile effentielle : » C’eft, dit-il, pendant
« le refroidiffement du matras , que ces criftaux fe
i> dépofent ; & lorfqu’ils font tous dépofés, la li-
« queur qui fumage efl: nommée baume de foufre,
» quoiqu’elle ne contienne pas un atome de fou-
» fre. «
( 1 7 1 ) Lett. vol. I , page 92. M . Pelletier nous apprend que
fn u ilé effentielle de térébenthine, auffi chargée de foufre qu’elle
peut en diffoudre à chaud, lui a fourni, par le refroidiffement,
& après l’avoir abandonnée quelque temps, des criftaux que j ’ai
reconnu être parfaitement femblables à ceux de la feptième variété.
La plupart étoient groupés demanière ànepréfenter qu’une
portion plus ou moins grande des plans rhoiiibes, avec un certain
nombre de leurs pentagonés & de leurs trapézoïdes en bi-
feàu. L e même Chimifte a auffi remarqué du foufre criftallifé
en octaèdres rhomboïdaux très-parfaits & fans troncatures, dans
un flacoiv de liqueur fumante de B oyle, qui ne bouchoit pas bien ,
& qui n’avoit pas été remué depuis un an. Ce foufre étoit le
produit de la décompofition lente & fpontanée de cet hépar volatil
dont le foufre s’ étoit précipité en reprenant fa forme criftal-
lin e , à mefure que I’alkali volatil l ’avoit abandonné. V o y ez
lès abfervations de M. Pelletier fur ce phértomène, dans lé
Journal de Phyfiqiie, avril 1782, p . 3x1 & fuiv.
Les vapeurs jaunâtres que le foufre répand lorf-
qu’il eft en fufîon, fe condenfent en une pouilière
jaune qui porte le nom defleurs de foufre. Ort trouve
de ces fleurs de foufre, non-feulement à la furface
de plufieurs eaux thermales & à l’embouchure des
volcans , mais encore dans l’intérieur de certains
cailloux, tels que ceux de Poligny en Franche-
Comté. Quant au foufre foffile, il eft fouvent mélangé
$ argile qui lui donne une couleur grife. Il
n’eft pas rare de le voir accompagner le gypfe , la
fèlènite & le fpathpefant ou féléniteux,, qui font des
vitriols pierreux qui ne diffèrent que par leur bafe.
Le foufre quife fublime aux bouches des volcans,
offre rarement des criftallifations bien diftinâes. Ce
font de petites lames luifantes , d’un jaune plus ou
moins vif, entaffées confufément les unes fur les
autres. Il n’en eft pas de même de celui qu’on a
trouvé, il y a quelques années» dans la foufrière
de Conilla,à quatre lieues de Cadix, dans des géodes
de fpath calcaire. Celui-ci qui eft en gros criftaux
tranfparens , d’un beau jaune citrin , paraît
avoir été formé par la voie humide , ainfi que les
pyramides hexaèdres de fpath , entre lefquelles il
fe rencontre. On en doit dire autant des fleurs de
foufre qui rempliffent l’intérieur des petites géodes
de filex de Poligny, dont j’ai parlé plus haut.