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qui fe font précipitées conjointement avec les mo-
lécules gypfeufes; c’eft la raifon pour laquelle cette
pierre n’eft point fufceptible du poli.
. Le peu de liaifon qu’ont entre elles les molécules
de ces gypfes greffiers, les rend très-attaquables
àl’eau qui peut non-feulement les diffoudre»
mais encore fe charger de leurs parties les plus
légères & les plus ténues. Ces molécules non dif-
foutes ne tardent pas à fe précipiter 8c à former des
dépôts fans cohérence, qui portent les noms de
guhrs gypfeux tant qu’ils font humides , 8c de terre
ou pouffiere gypfeufe après leur defféchement. Ils
.font au gypfe ce que la craie eft au marbre.
- Je ne puis mieux, terminer cet article que par
l’extrait des obfervations de M. Pralon fur la colline
gypfeufe de Montmartre (38), Elles font connoître
non-feulement la nature 8c la difpofition des bancs
de cette carrière, que fon voifinage. de la Capitale
a rendue célèbre ; mais elles préfentent encore des
idées très-judicieufes fur la eriftalfifation dés pierres
en général, 8c du gypfe en particulier,
« La hutte de Montmartre eft compofée de
» gypfe, de marne, de fablon, 8c d’une couche de
a terre végétale qui en couvre le fommqt., . ; . On
» divife çette butte en trois parties , dont la plus
(38) Obfervations fur Montmartre, inférées dans le Journalge,
Phyjique, oâoère J780, p. 289 & fuiv,.
S é l é t î i t e ou G y p s e . 475
» élevée a cinquante-deux pieds de gypfe diftribué
a par bancs pofés les uns fur les autres , fans in-
jJ terruption qu’une couche prefque imperceptible
» de matière étrangère qui les fépare Ips uns des
a autres. Cette maffe porte fur environ douze pieds
a de marne.. . . La fécondé à laquelle les ouvriers
» donnent le nom de^pierre franche, a quatorze pieds
if de gypfe, difpofe aufïï par bancs contigus, 8c
» foutenus par douze pieds de marne La troi-
» lîème ou la plus baffe a environ quatorze pieds
m de gypfe diftribué en fix bancs; mais ils ne font
if pas contigus comme dans les autres parties ; ils
ff font au contraire fepares les uns des autres par
if des couches de marne plus ou moins épaiffes....
» Dans la partie fupérieure , quelques bancs de
n gypfe groffîer, dont la caffure eft grenue , rude
wau toucher , 8c parfemée de points bnllans qui
» font des grains de félénite , fervent de bafe à ces
m quatre rangs de colonnes prifmatiques (39) que
if M. Defmareft a décrites dans les Mémoires de
m l’Académie des Sciences, année 1778. Ces co-
m lonnes , dont le gypfe eft d’un grain très-fin,
m très-égal, 8c d’une fubftance en quelque forte
a homogène , foutiennent à leur tour plufieurs
m bancs de gypfe qui fe diftinguent les uns des au-
( 39) Ces colonnes ont été produites par le retrait dé la pierre
gypfeufe, comme celles de bafalte par Je retrait des matierea
volcaniques.