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celui de même nature qui n’eft point tronqué.
La pfeuve que ces troncatures ou furtron-
catures font purement accidentelles, c’eft qu’on
obferve fouvent des criftaux dont une partie eft
tronquée plus ou moins , foit dans fes angles
folides, foit dans fes bords, ou même dans tous
les deux, tandis que l’autre partie de ces mêmes
criftaux eft parfaitement régulière & complète.
X. Plus un criftal approche de fa forme élémentaire
ou primitive, moins les faces en font multi.
pliées, plus elles font planes ou reâilignes : au
contraire, plus un criftal s’éloigne de fa forme
élémentaire, plus fes faces fe multiplient, plus
elles approchent de la ligne courbe ; ce qui doit
être ainfi , puifque le cercle n’eft qu’un polygone
d’une infinité de côtés.
XI. Tout criftal arrondi, globuleux ( 63 ) , ou
(63) L a ligne droite eft particulièrement affeâée au R È g n i I
M IN É R A L . Les criftaux ne prennent la ligne courbe que «pat
leur réunion en groupes plus ou moins confus. En e ffe t ,fi l’onI
excepte ces fortes de groupes, les corps arrondis par le frotte-1
m en t, & enfin les corps fluides ou précédemment en fufion,|
tout autre q u i, dans ce rè gn e , offre une forme arrondie, glo-l
buleufe , o v o ïd e , finueufe ou contournée , ne la doit qu'aux I
iubftances animales ou végétales qu-’ il a pénétrées, ou dans lef-l
quelles il s’ eft moulé. Dans le RÈGNE V É G É T A L , la ligneI
droite fe rencontre encore affez fréquemment, mais toujours I
accompagnée de la ligne courbe. A in fi, par exemple, on obfe
rv e des cylindres ou cônes très-alongés d a n s la plupart des
tiges, des prifmes triangulaires dans les fouchets, quadrangu
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■m ême lenticulaire, lorfque les arêtes des faces
■ o n t difparu , doit être confidéré comme un
■groupe confus d’autres criftaux plus petits, dont
H a forme eft angulaire ou polyèdre à facettes planes.
■Voyez les pyrites en globules, le gypfe cunéifor-
Wme, les fpaths & quart{ en crêtes de coq, &c.
9 XII. Toute ftalaâite, foit pierreufe , foitfaline
Idu métallique , eft un groupe de criftaux qui
iForment le plus fouvent un folide lamelleux ou
p r i é , dont la concrétion rapide & fucceilive a ra-
Hement permis aux molécules qui le compofent t
fie s’arranger fuivant les lois de leur figure &
de leur gravité fpécifiques : dès-lors la criftallifa-
|ion en eft prefque toujours confufe & rarement
angulaire.
ïaires dans les labiées, pentagones ou polygones dans les brio-
|es, les mauves, &c. mais les tiges anguleufes de toutes ces
« jantes, ont leurs arrêtes moufles & leurs faces chargées de
pnneïures cylindriques plus ou moins fenfibles. Enfin, dans les
s u b s t a n c e s a n im a l e s , encore plus compofées que les vé-
■ptales, la ligne courbe eft la dominante ; & quand la ligne droite
i|y rencontre, elle eft toujours revêtue de la ligne courbe. S’ il eft
donc vrai, comme l ’obferve M . Bonnet (.fécond Mém. fur la repro-
'Æffition des membres de la falamandre aquatique) , » que la forme orî-
»iginelle ou primitive des germes foit fphérique ou elliptique, a
i fn ’en doit pas être ainfi de la forme originelle des être? élémentaires,
les moins compofés, puifque leurs premiers réful-
® ts font toujours des polyèdres/ reûiiignes ; ce qui n’ empêche
pas que ces mêmes êtres élémentaires, quelle que foit d’ailleurs
jK u r figure, ne prennent tous la .forme fphérique, lorfqu’ ils font
IBins i’état dp vapeur ou de fluidité.