
5« I N T R O D U C T I O N .
Enfin tous les ccwnpofés 8c furcompofés, quelle
q-üe fort leur nature faline , pierreufe^fulfureufe ou
fnétalliqüe, ont, avec leurs congénères, l’homo-
généité qui réfulte d’une mêrhe combinaifon, d une
mêmé denfitë , d’une même configuration. S’il
arrive donc qu’un nombre plus Ou moifts grand
de cës différentes fubftances fe trouve» al aide d un
Ou de plufieurs intermèdes| en diffolution dans un
même fluide, elles tendront généralement à s’agréger
» à fe réunir chacune' à celle qüi lüi eft homogène;
8c, félon les divers degrés d’affinité quelles
auront avec lé difiblvant commun, elles formeront
plus ou moins rapidement des rftaffes criftal-
lines particulières , qui fe précipiteront fucceffi-
vement, à mefure qu’elles cefferont d’être équi-
pondérables avec le fluide, de manière que chaque
efpèeè de f d , de pierre ou de minéral, fera très-
diflinâe de celle qui lui eft hétérogène. Delà ces
fhaffes mélangées de differens criftaux, fouvent
contenus lës uns dans les autres, 8c que la Nature I
nous prefonte -, depuis la fimple geode & les I
groupes de toute efpèee qui tapiffertt les cavités I
des filons, jtifqu’à ces énormes maffes granitiques I
qui fervent de bâfeànos Gôrttinens.
Nulle criftallifation ne pouvant s’opérer fans le I
concours d’un fluide , qui-, par fort interpolation, I
mette les molécules intégrantes des fols à portée I
de s’unir, tantôt par toutes leurs faces indiftine- I
I N T R O D U C T I O N . 39
tement, tantôt par celles de ces faces qui peuvent
avoir entre elles le contai! le plus abfolu & le
plus immédiat, il arrive de deux chofes l’une : ou
îe fluide conferve une affinité plus ou moins
grande avec les principes conftituans des fols qui
s’y forment ; & dans ce cas il entre en différentes
proportions dans la compofition de leurs criftaux :
ou ce fluide, par le concours d’un nouveau principe
hétérogène , perd l’affinité qu’il avoit avec
les molécules difloutes ; 8t alors le nouveau com-
pofé qui fe produit venant à perdre, dans l’aâe
même de la combinaifon, le principe à l’aide duquel
une de fes parties conftituantes étoit foluble
dans le fluide, celui-ci, loin d’entrer dans un tel
compofé comme partie intégrante 8c fubfidiaire,
ne fort plus que de véhicule aux deux principes
hétérogènes , qui, une fois combinés , l’abandonnent
, foit en le furnageant, foit en s’y précipitant,
fuivant le nouveau degré de denfité qu’a
acquis le criftal réfultant de leur combinaifon.
Selon que les criftaux fe font formés de l’une
ou de l’autre manière, ils font folubles ou non
dans le fluide où ils ont pris naiffance. On doit
ranger dans Ta première claffe tous les criftaux
falins folubles dans l’eau, quelques criftaux pierreux
, tels que le gypfo , les criftaux métalliques
produits par l’amalgame , 8c même ceux qui ont
été produits dans le feu par un refroidiffement lent
C iv