
phore en criftaux folitaires bien déterminés, c e pendant,
à en ju g e r par les dendrites qu’il préfente
q u e lq u e fo is , fa forme paroît être l’oita èdre & fes
variétés, ( Pl. III-, fig. ' )• M . de Fourcroy dit qu’il
criftallife, par le refroidiffement, en lames brillantes
& comme micacées. C e fe l, inflammable par le feul
contaft de l’air, eft demi-tranfparent & d’une con-
iïftance femblable à celle de la cire. Lorfqu’on l’ex-
pofe à l’air lib r e , il fe dégage de toute fa furface
une vapeur qui répand une forte odeur d’ail. C e tte
vapeur eft blanche dans le jo u r , mais très-lumi-
neufe dans robfcurité. C e tte inflammation lente
du phofphore fe fait fans chaleur ; mâis lorfqu’il
éprouv e une chaleur fè ch e de 2 4 d e g ré s , il s’allume
avec décrépitation, & brûle rapidement avec
une flamme très-vive. L ’ acide qui r'efte après l’une
o u l’autre de ces combuftions eft différemment
m o d ifié , ainfi qu’on le verra dans les deux paragraphes
fuivans.
M . S age regarde le phofphore ou foufre phof-
phoriqwe comme le vrai principe de la métal-
léité (4 ) . E n e f fe t , c e Chimifte eft parvenu à
revivifier le c u iv r e , l’o r , l’argent & le m e rcu re ,
en mettant dans leur diffolution un cylindre de
p h o fp h o re , fur lequel le métal diffous fe préci-
(4 ) Vo yez les preuves multipliées qu’en a donné le dodeur
Démefte, vol. I , p. 97, 14 4 ,172 , 187 ; vol. II, p. 27 & ,fuiv..
pite
D E L’ A C I D E A N I M A L , §. I. i 6 t
pite en abandonnant fon diffolvant,pour reparoître
fous1 forme métallique & fouvent même criftal-
lifée (5 ).
2 .Avec l'alkalifixe végétal, il fo rm e , par la voie
fè ch e , la combinaifon fahne à laquelle M. Sage a
donne le nom de fe l ou tartre, animal, parce qu’il la
regarde comme un véritable fel neutre ( 6 ) , tandis
que les autres Chimiftes n’y voient encore qu’un al-
kaliphlogifiiqué, qu’ils défignent aufli fous le nom
d'alkali PruJJien. Mais M. Macqüer lui-mêmè a
remarqué que cet alkali p rétendu, loin de conferver
aucune propriété alkaline, ne pouvoir être décom-
pofé ni faturé par aucun acide ( 7 ) . C e Chimifte
( 5) Voyez l'extrait de fon Mémoire fur la réd u S im des fubf-
tances métalliques par le moyen du phofphore, dans le Journal de
Phyfique d’ odobre 1 7 8 1 , p. 263. A u re fte , M. Sage penfe que
dans les rédudions métalliques par le phofphore, il n'y a que le
phlogiftique de cette efpèce de foufre qui fe combine avec la
chaux des métaux ; & ce la , par la raifon qu’on peut retirer l’acide
du phofphore, en diftillant l ’eau qui a fervi aux réductions
: mais ce n’ eft point le phofphore groffier que nous préparons
qui eft le principe de la métalléité ; c’eft le phofphore
en vapeur, défîgné, par la plupart des Chimiftes, fous le nom
d’air inflammable.
(6) Examen du fel animal, connu fous les noms à.’alkali phlogifiiqué
, à’ alkali favonneux de Geojfroi, dans fes Mémoires de
C h im ie ,p .5 9& fu iv . & dans les Mémoires de l ’Académie électorale
de Mayence, pour l’année 17 76, p. 64 & fuiv.
(7 ) Didionnaire de Chimie, première & fécondé éditions,
art. Bleu de Prujfe. Lettres du dodeur Démefte, v o l. II, p. 235
€c 236.
T orne I, Part. I. Crijl.falins. L