
ign é qu’il co n tien t, qu’à raifon de l’acide méphitique
m êm e , fourni par l’air décompofé. L ’alkali
s’impregne fuffifamment de c e t acide pour repa-
roître fous forme c o n c r è te , mais point affez pour
prendre une forme criftalline bien déterminée. Il
n e préfente d o n c , fur les parois des vaiffeaux qui
le contiennent, que des végétations criftallines plus
o u moins diftinâes & très-lentes à fe former (8).
Mais on p eut obtenir promptement c e t alkali
en beaux criftaux bien déterminés, fi l’on introduit
immédiatement de l’acide méphitique dans une
eau prefque faturée d’alkali fixe cau ftiq u e , o u
même en diflolvant c e dernier dans de l’eau fortement
imprégnée d’acide méphitique (9 ) . O n
p eu t encore faire criftallifer l ’huile de ta r tre , foit
par 1 eleâr icite ( 1 0 ) , foit en l’expofant à la vapeur
lummeufe du p h o fp h o re , ou aux rayons du foleil
m êm e , concentrés par une lentille ( 1 1 )* foit enfin
en mettant l ’alkali fluor à portée de fe faturer de
l ’acide volatil m éph itiqu e , qu’on dégage artificiel-
C8) M . Bucquet m’a fait voir cet alkali déïiquefcent, fous la
forme de belles & longues aiguilles, q u i, malgré leur groffeur
affez conlidérable, n’ offroientpasla moindre trace d’une fiffure
polyèdre déterminée.
(9 ) Dans cet é ta t, M . Sage l ’a défigné fous le nom de tartre
méphitique. Démefte, Lettres, vo l. I , p. 69. C ’eft l 'alkali végétal
aéré de M . Bergman, Difertation fur l’ acide aérien, §. 7.
(10) Ç’ eft le tartre éleàrique de M , Sage. Démefte, ibid.
( n ) C’ eft le tartre lumineux de M . Sage. Démefte, ibd.
lemen t de toutes les fubftances falines, terreufes ,
pierreufes & métalliques qui en con tien n en t, ainfî
que des fubftances végétales qui fubiflënt la fermentation
v in eu fe , ôte. & c ( 1 2 ) . Les criftaux d’alkali
du tartre faturé d’acide méphitique ne font ni
déliquefeens, ni efflorefeens, & ils confervent leur
tranfparence à l’air libre. L eu r faveur eft toujours
alkaline, mais douce & nullement brûlante. C e
fel reprend toute fa caufticité fitôt qu’on en dégage
l’acide méphitique, foit par la combuftion, foit par
l’intermède de la chaux v iv e , & c .
O n p eu t encore faire criftallifèr le fel alkali fixe
du tartre, par l ’intermède de l’alkali volatil concret
ou de l’efprit de fel ammoniac a q u eu x , dégagé
par l’alkali fixe ( 1 3 ) . L a criftallifation a lieu dans
c e tte e xp é r ien c e , par la même caufe que dans les
p ré céd en te s , c’e ft-à -dire , à raifon de l’acide mé :
p h it iq u e , q u i , de l’alkali volatil concret-, pafle
dans l ’alkali fixe. O n pourra réuiïir également par
(12 ) Tels font les fels obtenus par la combinaifon de l’acide
méphitique des métaux fpathiques ou cafciformes, avec l ’huife
de tartre par défaillance, en procédant, à la diftiilation dans les
Vaiffeaux fermés, fuivant la méthode de M . Sage. Tels font
encore ceux qu’on obtient en faturant l ’huile de tartre avec
i’ acide méphitique qui fe dégage de la bière en fermentation »
&c. &c.
(133 Voyez un Mémoire de M . Fréd. Aug. Çartheufer, fur
la criftallifation des fels alkali s fixes fans acide,, in Adt.acad,
EleStor. Mogunt, in-8°. v o l. I , p. 149 & fu iv .j & Sage , Elém.
de Minér. voj. I , p. 22,