
Ce mercuri fublimé corrojìf n’attire cependant
point l’humidité de l’air ; il exige au contraire une
grande quantité d’eau froide pour fa diffolution ;
mais il fe diffout avec facilité dans les liqueurs fpi-
ritueufes , dans l’éther, Scmême dans l’eau bouillante.
On obtient par le refroidiffêment de cette
dernière diffolution, des criftaux en lames minces,
qui paroiffent dériver du parallélipipède rhomboïdal
(316) : en effet la forme ordinaire de ces çrif-
taux éft un prifme quadrangulaire applati (317) »
terminé par des fommets dièdres, dont les plans
tétragones correfpondent aux petits côtés du
prifme (318). Ces fommets dièdres font produits
(316) M . de Fourcroy dit que Je mercure fublimé corrofif fe
diflout dans dix-neuf parties d’ eau, & qu’il criftallife, par l ’évaporation,
en priâmes applatis & très-aigus à leurs extrémités,
comme ceux que l’on obtient par la fublimation. Ces derniers
fo n t , dit-il, » des prifmes fi comprimés, qu’ il eft impoffible de
j * déterminer le nombre de leurs faces. Ils font terminés par des
» fommets très-aigus ; & on les a comparés, avec ràifon, à des
»lames de poignard jetées pêle-mêle les unes fur les autres. «
Leçons élémentaires , Vol. I I , p. 40.
(3 17 ) M . Pelletier m’ a fait voir ce fel en prifmes qùadrangu-
laires applatis , terminés par des pyramides quadrangulaires
comme le fel neutre arfenical, avec cette différence néanmoins ,
que l e prifme m’a paru rhomboïdal, ainfi que les pyramides qui
le terminent (P / . V I I , fig, 1 1 ) .
(318) M. Bergman a donné la figure des criftaux de fublimé
Corrofif, dans les Mémoires Je l ’Académie Je Suède, tome XXXII,
année 1769. Leur figure, vue au microfcope, a été donnée pai
Çap p eü e r, Prodi, cryfiall, tab, I , fig, 8; & par Ledermullers,
DE l ’ A c i b e MA RI N, §. X X I . 4o f
par la troncature du parallélipipède rhomboïdal.
M. Sage (319) cite un très-beau enflai de fublimé
corrofif , dont la forme étoit un prifme héxaèdre
un peu comprimé ; ce qui rentre dans la forme qüe
je viens de décrire (Voy. Pl. F U I , fig. 3 -Aj Oxi
peut amener le fublimé’ corrofifà l’état de mercure
doux , &même de panacée mercunelle , en achevant
de faturer de mercure l’acide marin qui s’y-
trouve en excès (320). C ’eft cet excès d’acide qui
rend le fublimé corrofif plus volatil qu’aucune autre
combinaifon mercunelle, & que le mercure même
à l’état métallique.
16°. L’acide marin n’a prefque point d’aflion fur
\q régule d'antimoine ; cependant, lorfqu’on en fait
digérer pendant quelque temps dans cet acide , il
s en diflout, a laide de la chaleur, une certaine
quantité. Cette diffolution évaporée fournit un fel
d antimoine cauftique , en pentes aiguilles très-dé-
Aimfemens microfeop-iques, part. I I , pl. 69,. Mais il y a lieu de
croire que cette dernière appartient plutôt au mercure doux q u ’au
fublimé Corrofif.
(319) Eléméns de Minéralogie, vo l. I I , p. 46.
(320) Ce n’eft pas qde dans ce fel ia quantité d’acide marin
excède celle du mercure, puifqu’ au contraire le mercure y eft
en quantité plus que triple de celle de l’acide marin ; mais c ’eft
que cette quantité dé mercure n’ eft point encore fuffifante pour
faturer complètement la portion d’ acide marin qui exifte dans
le fublimé corrofif, comme le prouve Ton pillage à l’état de
mercure doux , lorfqu’on le triture & le dfftiüe avec une nouvelle
Îofe de mercure cotilant. .
Tome I. Part, l, Crijl.falins. C c