
devons la connoiflance, ont appelés Y acide & le
phlogijlique.
Les quatre ÉLÉMENS SECONDAIRES, ou les derniers
réfultats de Fanalyfe chimique, font donc,
i ° . l’ACIDE ou principe de la cohélïon des corps y
2°. le PHLOGISTIQUE ou principe inflammable ,
qui efl peut-être auiïi celui de toute fluidité &
de toute volatilité ; 30. le PRINCIPE TERREUX, que
je défignerai, dans l’état le plus fimple où nous
puiiIÎQns l’obtenir, fous le nom de terre abf orbante
( 1 1 ) ; 40. enfin le PRINCIPE AQUEUX, dont
( 1 1 ) Je dois prévenir ici que j ’ emploie cette expreffion, non
dans; le fens vague qu'011 lui donnoit autrefois, mais dans le
fens très-précis que foi a îaiffé M . Sage, J’entends donc par
terre ab [orbante, une terre vierge ou élémentaire, qui n’ exifte
point pure & ifoîée dans la N a tu re , mais qui fert de bafe à
différens fe ls , terres, pierres , &c. de même- qu’ à la plupart des
fubftances animales & végétales. T e lle e-ft fa terre blanche qu’ on,
obtient des os calcinés, après qu’ on en a dégagé, par des lef?
fives & des calcinations répétées, tout le Patron, & la majeur®
partie de l’aeide pbofphorique animal qu’ elle contenoit. Dans
cet é ta t , c’eft la plus fixe & la plus réfraélaire de toutes le s
terres ; elle eft abfolument ihfufible & invitrifiable , & n’ a ni
faveur ni odeur. Si l’ on verfe de l’ eau defllts, elle s’ en imbibe
& l’abforbe avec a v id ité , mais fans s’ échauffer comme fait la
chaux, ni fans fe durcir comme fait-le plâtre. E lle ne décom-
pofe point fe fel ammoniac, à moins qu’ elle ne retienne enco
re du iratron ; & dans ce c a s , celui-ci déçompofe 'une partie
du fel ammoniac, dont l ’alkali volatil paffe fous forme concrete ,
ce qui foffiè pour démontrer que cette terre n’ eft point à l ’état de
chaux. Combinée avec l’ acide nitreux, cette même terre forme
an fel qui ne fufe point fur les charbons ardens, comme celui
qui réfuite de l’ union du même acide avec la terre calcaire.
U prétendue converfîbiüté en terre n efl rien moins
que démontrée,malgré les expériences multipliées
desBoyle, desWallerius ( ï a) & des Margraff(i3).
Enfin cette terre fimple eft unie à l'acide phofpborique animal
daps les fubflances ojjeufes 8c les èoquijies d’oe u f ; à l ’acide
méphitique dans la terre calcaire & les coquilles des teftacées *
à l ’acide igné dans la chaux vive ; à l’ acide vitriolique dans le
gyp fi PU fé lé n ite , fans parler d’une infinité d’autres combinai*
fons où elle entre comme, principe conftituant, fouvent avec
dés modifications très-particulières. Voyez ma Le ttre à M . de
M o rv ea u , fu r les terres ¡impies, dans le Journal de Phyfique ,
tnai 17 8 1 , pag. 353 & fuiv. V o y ez auffi le Mémoire de M . B er-
tn a rd , fu r la terre des o s , ibid. janvier 1782, p . 40. Ce Chi*
im'fte y démontre, ainfi que l’avoit déjà fait M . de M o rv e au ,
l ’identité de fa terre fimple qui exifte dans les fubflances animales
& végétales, dans le gypfe & dans le fpath calcaire. Si
je ne donne pas avec lui le nom de terre calcaire à cette terre
fimple & primitive , c ’eft qu’il me paroît abfurde de- dire que
le lpatb calcaire réfulte de la combinaifon de l’acide méphitique
avec la terre calcaire. M . Sage a d’ailleurs démontré,
dans fa Réponfe à M . B e rn a rd , inférée dans le cahier fuivant
du même Journal (page 125 & f u i v . } que la terre abforbante
avoit des caraâères diftinâifs qui ne permettoient pas de la
confondre avec la terre compofée que nous appelons calcaire.
En e ffe t, la leffive de la cendre des os bien filtré e , ne produit
point de pellicule à fa furface, même après avoir été confervée
plufieurs jours. Cette leffive alkaline, étant verfée dans de l ’eau
de chaux, la trouble & la déçompofe auffitôt. Cette même leffive
de la cendre des os donne à fa teinture bleue des v io le
t te s , une couleur verte qui ne fe dégrade point comme celle
produit® par l ’eau de chaux, qui devient jaune au bout de
vingt-quatre heures, &c, &c.
(12 ) Recherches fur là nature de la terre qui'fe tire de l ’eau,
des plantes & des animaux, dans les Mémoires de l ’Académie
ïoyale de Stockholm , armée 1760, vol. X X I , p . 39 & fu iv .
0 3 ) Voyez fon Examen chimique de l’ eau, dans les Ménrt