
P R E M I È R E P A R T I E ) .
DE S C R I S T A U X SAL INS .
D i t R È S ce qui a été dit dans l’Introduâion
( page 15 ) fur l’acception plus étendue qu’on
doit donner à ce mot S e l , on peut, à la rigueur,
confidérer tous les polyèdres qui fe rencontrent
dans le règne minéral comme autant de CR IST AU X
S A L IN S , puifque tous réfultent de la combinaison
d’un ou de plufieurs principes acides avec des
bafes aqueufes, phlogiftiques ou terreufes, diverfe-
ment modifiées. Cependant, pour ne pas heurter
de front les dénominations, reçues, je continuerai
à regarder comme des C R IS T A U X SA L IN S V U L G A I R
EM E N T D IT S , ceux qui font folubles dans l’eau,
& qui impriment une faveur plus ou moins marquée
fur l’orgàne du goût. Je nommerai C R IS T A U X
P IE R R E U X , ceux qu’on range communément parmi
les fubftances appelées pierres ; & C R IS T A U X MÉT
A L L IQ U E S , ceux qui nous préfentent un métal ou
demi-métal quelconque à l’état métallique ou miné-
ralifé, & même à l’état de chaux.
Mais, comme je ne regarde point ces dénominations
comnae intrinfèques & vraiment diftinc-
tives, & que je ne les emploie que pour rendre
■ plus facile l’étude des criftaux, en me conformant
■ aux dénominations reçues, je n’héfiterai pas à rap-
■procher de la clafle des fels vulgaires certaines
»fubftances peu compofées, mais infolubles dans
» l ’eau , telles que le foufre & le phofphore ; & je
Blaiflerai dans la clafle des pierres la Jélénite ou pierre
màplâtre pure, quoiqu’elle foit en effet foluble dans
fc n e grande quantité d’eau. Je rapporterai de même
■â la claffe des fels folubles les fubftances métalliq
u e s combinées avec les divers acides, ou réduites
Artificiellement à l’état de verre ou de chaux, ne
, »liftant dans la divifion des crijlaux métalliques que
jes métaux & demi-métaux natifs, ainfi que leurs
régules, & les différentes mines métalliques que
nous tirons du fein de la terre fous une forme polyèdre
plus ou moins déterminée » & même en
«naiTes abfolument confufes.
I Pour en revenir aux fels vulgaires, qui font le
• j e t de cette première partie, comme leur crif-
tallifation, de même que celle de toute autre fubf-
tfence, dépend de la combinaifon plus ou moins
ijttime des principes qui les conftituent, il eft évident
que ceux de ces fels dont la combinaifon fer!
■>ible, imparfaite ou momentanée, ne pourront
^trouver que difficilement fous une forme con-
[ ete & criftallifée. A plus forte raifon, les prin-
■pes élémentaires & conftituans de ces mêmes:
■s, quoique doués chacun en particulier d’une