
* dans ces endroits, le criftal n’étant pas gêné , puif-
» qu’il étoit formé avant le gypfe qui le couvre ,
» ainfi que je l’ai prouvé plus haut, il a pris fa forme
» naturelle (41) ’
» Je finirai, ajoute M. Pralon, par une obferva-
» tion très-importante. Le gypfe eft compofe,
» comme on fait ,de craie & d'acide vitriolique (42) ;
» mais il s’en faut de beaucoup que la craie foit en-
y> tièrement faturée par 1 acide , du moins dans le
( 4 1 ) J’ai déjà fait obferver que la forme lenticulaire étant indéterminée
, ne pou vo it point être regardée comme fa forme natu
relle & primitive d’aucune des fubftancss où elle fe rencontre,
mais feulement comme fe produit d’ une criflallifation tourbillonnante
& trop accélérée. V o y e z c i-deffus, p . 4 6 1 , & ibid. note 23.
(4 2 ) Depuis fa découverte des fluides a é ïifo rm e s , on fait que
Y acide vitriolique ne peut fe combiner avec la craie, fans en dégager
celui de ces fluides qui por t" le nom d’air fixe ou A’acide méphitique
, lequel ( comme on l ’a v u dans la première partie) eft
un des principes conftituans de la craie. O r , la craie ne parvenant
à l’ état de gypfe pur ou de félénite que lorfque tout l ’acide qui
la conftituoit terre calcaire en a été dégagé par l ’acide vitrio-
l iq u e , il eft aifé de concevoir que fi ce dernier acide nê s eft
pas trouvé en quantité fuffifante pour décompofer une quantité
donnée de c raie, le gypfe qui a dû réfulter d e là parfaite fgturation
de l’ acide v itriolique avec la terre Ample qui e xifto it dans la
c ra ie , aura dèf-lors été plus ou moins mélangé de la portion de
cette terre qui n’ aura point été décompofée. M . de Lamanon a
bien fenti cette v ér ité . » L ’ acide v itr io liq u e , d it - il, s’ emparant
„ d e la terre bafe de la craie, il en eft réfulté la p ierre à p lâtre que
»»nous v o y o n s ; mais comme il y a eu excès de terre calcaire,
„ l a faturation n’a pas été complète ; auffi toutes les pierres gyp-
„ feufes de l ’île de F rance font-elles une légère effervefcence avec
»les acides. « Journ, de P h y f. mars 1782, p. iÿ î .
S é l é n i t e ou G y p s e . 487
I » gypfe qui fe trouve à Montmartre. Auffi, je le dis
„ avec confiance, pour l’avoir éprouvé, il n’y a
I » aucun banc de gypfe greffier, par conféquent,
I » aucun banc de la haute maffe, qui ne fafle effer-
I » vefcence aux acides. Il y a plus, tout le gypfe qui
! » ef en crifallifation confufe dans les autres par-
I » ties, dont le grain n’eft pas plus gros que celui
I ».„du marbre de Carrare , ou du fucre , fait auffi
j » effervefcence. Elle eft très-foible, à la vérité ; il
» n’y a que les criftaux lenticulaires, les grignards
1 » &la criflallifation confufe à gros grains, qui n en
I » faffe pas. Auffi, pour le dire en p'aflant, la non-«
j » effervefcence aux acides, affignée par quelques
» méthodiftes comme un des carafteres diftinififs
» du gypfe, eft un caraâère, comme on voit, affez
I » fautif (43). Le gypfe refufe quelquefois de faire
» effervefcence au fornr de la carrière. Ce refus ne
I » vient pas du gypfe, mais de l’eau dont il eft pe-
‘ » nétré. Cette eau étend l’acidè & l’énerve ; mais,
(43) Tout ce que l’on doit conclure de cette obfervaticn particulière
de M . Pralon, c’eft qu’ il n ’y a de gypfe vraimentpur que
celui qui éft en criftaux tranfparens, foit que leur criftaUifation
foit régulière ou indéterminée ; & qu’ainfi toute pierre à plâtre
opaque (à l’exception feulement des albâtres gypfeux, qui ont
une forte de demi-tranfparence) eft plus ou moins mélangée de
terre calcaire non décompofée par l’acide vitriolique; & que
ç’ eft cette terre interpofée dans les criftaux gypfeux qui en trouble
la tranfparence, s’ oppofe à la régularité de leur forme , 8s.
caufe i’ effervefcence qu’ils donnent avec les acides.
H h iv