
tenues des précipités d’or, d’argent 8c de mercure,
en les furchargeant de l'alkali qu’on nomme phlo-
gifiiqué, cet habile Chimiftea très-bien vu que ces
folutions métalliques ne réufliffant pas avec les al~
kalis fixes purs ou proprement dits , il y avoit lieu
de foupçonner qu’il furvenoit quelque chofe de fin-
gulier à Calkali fixe lors de fa calcination avec le
fang de boeuf. En effet, M. Sage a démontré que
ce prétendu alkali favonneux ou phlogijliqué, étoit
lui -même un véritable fel neutre réfultant de la
combinaifon par la voie fèche de l’acide animal du
fang avec l’alkali fixe (334). Je ne ferai donc ici
mention que de l’aâion diffolvante , direfle ou in-
direâe , des véritables alkalis fur les fubffances métalliques.
i°. L ’or précipité de fa diflolution dans l’eau régale
par un alkali fixe ou volatil, 8c qu’on fait être
a l’état d’or fulminant (335) , fe rediffout de nouveau
en ajoutant de l’alkali volatil à ce précipité. La
Opufcules chimiques, p. 72 & fuiv. & Ie s Mémoires de l’Académie
de Berlin pour l’année 1745, p. 8-13.
(334) C’ eft le tartre ou fe l animal de M . Sage, dont il a été
parlé ci-deflfus, p. 16 1 , n» 2.
(335) L ’ alkali volatil eft toujours nécefîaire h la produéfion
de l ’or fu lm in a n t ; car on peut le former, l'oit en précipitant par
l ’ alkali fixe une diflolution d’or faite dans une eau régale cotripotée
avec le fel ammoniac ; ou bien en précipitant par l’alkali
volatil une diflolution d’or faite dans une eau régale compofée
d’acide nitreux & d’ acide marin p u r*
DES A l k A L I S , §. X X I I I . 415
folution eft tranfparente , & l’or s’en précipite en
l’expofant à l’air libre ou à la chaleur, mais fans
former de criftaux.
2°. L ’argent précipité de fa diffolution dans l’acide
nitreux , eft rediffous de même par furaboiidance
d’alkali volatil. Cette diflolution, qui eft auffi tranf-
i parente, donne , après la diffipation de l’alkali vo-
j latil fuperflu , de beaux criflaux dont MargraîF ne
[ détermine point la figure , mais qui, étant extrê mement
defféchés , fe diffolvent, fur-tout à l’aide
de la chaleur, dans de l’efprit de vin concentré 8c
bien reâifié. Lorfque l’efprit de vin en eft parfai--
1 tement faturé, on en obtient, par le refroidiffement,
une nouvelle criftallifation très-belle , que Margraff
n’a point décrite (336).
30. Les alkalisdiffolventimmédiatementle cuivre;
jmais l’alkali fixe a befoin pour cela de digérer long-
itemps fur ce métal, tandis que l’alkali volatil le
Idiffout très-vîte 8c en grande quantité. Cette diffo-
llution de cuivre par l’alkali volatil fournit de gros
|& beaux criftaux d’un bleu très-foncé , dont la
Iforme eft exaâement la même que celle des crifiaux
ïd’aqur de cuivre naturels (337) ; lefquels ne paroifj
(336) Ce Chimifte obferve que Y a l la i t volatil a plus d’aétîon
■fur l’argent que fur l’o r , tandis qu’au contraire Valkali prétendu
ipJilogifiiqué a plus d’aûion fur l’ or que fur l’argent. Margraff
I Opufc. chim. p. 76 & 77.
( 337) On trouvera la defcription de ces criftaux dans la 3e.