
» libre dans la liqueur1, en quoi il fe comporte
»» abfalument comme le borax. Les fels métalliques
» & terreux le décompofent aufïi. n E n f in , ce
nouveau fe l, que M . Prouft s’abftient de nomme r,
mais o ù l’on ne peut s’empêcher de reçonnoitre
une fubftance très-analogue au fe l /¿datif d'Hom~
bergy s’u n it , par la voie fèche ou h um id e , avec
l’acide phofphorique par déliquefcençe. C ’eft pourq
u o i , fi l’on fond cette fubftance avec lui dans
u n c re u fe t , elle partage fa tranfparence, qu’elle
çonferve après la fufion & le refroidiflement. Dans
c e tte u n io n , l’acide phofphorique perd fa faveur
a c id e , & régénère le verre clair & tranfparent,
mais déliquescent du fel mïcrocoftfiique. C e n o u veau
verre artificiel, faturé d’alkali vo la til, verdit
le firop v io lâ t , donne du fe l natif d'urine régénéré,
fo rm e , avec la poudre de ch arb on , du phofphore,
& b i f f e , après la diftillation, le même réfidu , c’eft-
à-dire, l ’efpèçe de fe l /¿datif dont nous venons de
parler.
C e t acide phofphorique m o d ifié , incapable de
s’ unir au phlogiftique des charbons pour former
d y phofphore , eft non-feulement une des parties
conftituantes du fel miçroçofmiquç , mais même il
lu i fuççède dans les dernières criftallifations de l’u-r
rine, 11 eft alors combiné avec l’allçali fixe minéral,
fous la forme de cubes ou de parallélipipldes rec->
tanglesï/ Fl. I/ fig - / - 4 ) . C e lu i que j ’ai vu étoit
DE l ’ a c i d e a n i m a l , §. I . 1 6 7
en parallélipipèdes rhomboïdaux. C e s criftaux y
qu’on a long-temps confondus ( 1 5 ) avec le fel
microcofmique, font le fe l fujible à bafe de na-
tron ( 1 6 ) .
C ’eft ce fel que M. Haupt a obtenu en voulant .
dépurer le fel microcofmique à l’aide d’un feu trop
violent. » A u lieu de c e dernier f e l , dit le célèbre
w Margraff, il en a obtenu un autre qu’on retire
» auffi de l’u r in e , mais qui n’a que très-peu de rap-
»> port avec le véritable. Il fe fond de m êm e , a la
» v é r ité , fur les charbons, & prend une forme g lo -
b u leu fe , auffi claire & tranfparente que le vrai
« fel fuiible i mais après le refroidiffement, il re-
» devient auffitôt opaque ; & fi on le diftille avec
» du charbon, il ne donne point de phofphore (17 )..«
( ig ) Criflalli falini parallelipipedi in urinâ humanâ. Bonann,
Microgr. p. 95, fig. 118 ; Cappeil, Prodr. cr.yjlall. tab. 3 ,fig. 27.
S al fixum ex urinâ humanâ cubiçüm. Cappeil. ibid. pag. 32. Les
criftallifations du fel d’urine en carrés oblongs, & les lofanges
de la pierre qui fe forme dans la veffie, font repréfentées dans
une thèfe de M- Fichy, de trenulis in lotio apparentibus, Prag<£ ,
1774. Hermann. Voyez auffi Ledermuliers, Jmufemens microf-
çopiques, vol, I , t a b . 15.
(1$ ) M M , Haupt, Margraff & P o t t , avoient remarqué des
différences entre ce fel fufible & le vrai fel microcofmique i
mais M, Rouelle eft le premier qui ait conftaté fa nature, comme
on Je peut voir dans fon Examen des fefs de l’ urine, Journal
de Médecine, juillet 1776,,
Ç17) Examen chimique d’un fel d’urine fort remarquable,
qui contient l ’acide du phofphore, pag. Ï29 & fuiv, du tome
L iv