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filons, foit dans la mafle même des montagnes primitives
du fécond ordre, où il n’exifte pas le moindre
veftige de corps marins.
Ce qu’il y a de certain , c’eft que les fpaths calcaires
fecondaires dont il s’agit, réduits en poudre
& jetés ainil fur une pelle rouge ou des charbons
ardens, répandent fouvent une très-belle lueur
phofphorique ; propriété qu’ils partagent avec les
fpaths fufibles ou vitreux fortement colorés ; tan-
dis que le criftal d’Iilande, fournis à la même épreuve,
ne montre aucune phofphorefcence.
On a vu dans la première partie (44), que le fel
marin retiré des urines, de même que celui qu’on
y a fait diffoudre artificiellement, ne prend point
la forme cubique qui lui eft propre ; mais qu’il fe
trouve alors modifié en oâaèdres aluminiformes
d’une régularité parfaite : ne pourroit-on pas croire
qu’il en eft à peu près ainfi de l’inverfion du paral-
lélipipède rhomboïdal à pyramides obtufes du criftal
d’Iilande , en un autre parallélipipède rhomboïdal
à pyramides aiguës, lorfque la matière calcaire a
été élaborée par les animaux marins ?
Quoi qu’il en foit de ces conjectures, la variété
de fpath dont il s’agit, eft celle qui fe rencontre
conftamment dans les bancs calcaires qui accom-
( 44) V o y e z les combinaifous de l ’ acide marin avec l’alkali
fix e minéral, p. 3 7 9 , note 278.
pagnent les grès de Nemours & de Fontainebleau,
& qui donne à*ceux de ces grès qu’on trouve, foit
en criftaux folitaires, foit en groupes, la forme
rhomboïdale qu’on leur connoît (45).
M. de Bournon , Lieutenant de MM. les Maréchaux
de France, a trouvé l’année dernière de
très-beaux criftaux de ce fpath dans le grès calcaire
de Coufon près de Lyon. Les groupes qu’il m’en a
envoyés , ainfi qu’à M. Sage, préfentent non-feulement
cette variété, mais encore la plupart des
huit fuivantes. Le grès calcaire qui les contient,
a, dans fon intérieur, des cavités plus ou moins
grandes , où la matière quartzeufe jointe à la matière
calcaire qui compofent ce grès, ont chacune
criftallifé fans fe confondre, comme on le voit dans
la plupart des géodes ; mais celles-ci font remarquables
, en ce que les criftaux de fpath y poffè-
dent latranfparence du criftal de roche le plus pur,
tandis que les criftaux de roche, dont ils font entremêlés,
font ém contraire ternes & blanchâtres , en-
forte qu’on pourroit prendre l’un pour l’autre au
premier coup d’oeil, fi la forme 8c la dureté fpéci-
(45) Voyez les morceaux de ce grès calcaréo-quartzeux que
j ’ai cités ci-deffus, p. 502, note 13. Il fera entore parlé de ces
grès criftallifés, ci-après, dans la note qui termine l’article des
criftallifations indéterminées du fpath calcaire. Ils appartiennent
proprement aux roches mélangées formées par tranfporc
ou par infiltration*