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crépité (300). Quoi qu’il en foit, cette légère diffo-
lution ne donne pas plus de criftaux que celle du
même métal par l’acide nitreux.
. io°. L’acide marin pur,verféfur de Vargent en
tnaffe, ne le diffout pas, même avec l’aide de la
chaleur; mais , fi l’on préfente à ce métal le même
acide, réduit en vapeurs, & dans l’état de la plus
grande concentration , il le diffout quoique avec
peine. Un moyen très-fimple de combiner l’argent
avec l’acide marin , eft de verfer cet acide ou du fel
commun diffous dans l’eau , dans une diffolution
de nitre lunaire ; car l’acide marin s’empare de la
bafe du nitre lunaire , & il en réfulte un nouveau
fel très peu foluble dans l’eau , lequel fe précipite
en flocons blancs qui fe réunifient en une maffe affez
épaiffe. C ’eft un fe l marin à bafe d'argent, qui n’a
befoin que d’un degré de feu très-modéré pour fe
fondre en une maffe vitreufe jaunâtre, demi-tranf-
parente & un peu flexible, qui porte le nom de lune
cornée. Ce fel eft foluble en partie dans une grande
quantité d’eau diftillée, & il donne, par l’évaporation
, des criftaux qui, fuivant M .S a g e (301),
font figurés en lames carrées. Ces lames fe réunifient
quelquefois en efpèces de trémies ou en cubes creux,
comme ceux qu’on obtient du fel marin par l’éva-
(300) Voyez fon Art d’ efîayer Por & l’argent, p. 46 & fuiv*
(301) Elémens de Minéralogie, vol. H, p. 299,
DE L-’ A C ID E M A R IN , § . X X I . g ç r
pofation moyenne (302). La lune cornée, expo-
fée à un degré de feu plus confidérable que celui
qui eft néceffaire pour la fondre, produit, par le
refroidiffement, une maffe brune & opaque qui’attire
l’humidité de l’air ; elle devient alors très-falée
d’infipide qu’elle étoit auparavant. Enfin, fi l’on
tient ce fel plus long-temps enfufion, une partie fe
volatilife, tandis que l’autre paffe à travers les pores
du creufet, laiffant à la furface extérieure de ce
même creufet, de petits grains d’argent revivifié.
i i ° . L’acide marin diffout affez bien le cuivre %
l’aide de la chaleur; cette diffolution eft d’un beau
vert foncé qui paffe au jaune. Lorfqu’on la concentre
, il en réfulte un fe l de cuivre ou de Vénus »
qui donne, par l’évaporation, des criftaux verts en
petites aiguilles prifmatiques, moins déliquefcentes
que celles du nitre de cuivre. M. Pelletier l’a obtenu
en beaux criftaux peu déliquefcens, dont la forme
eft le parallélipipède rhomboïdal alongé ou prif-
matique, fouvent terminé par deux fommets dièdres
à plans rhombes, d’où réfultentpourle prifme
deux hexagones alongés alternes avec deux rhomboïdes
(Pl. V I I , fig. 3fi). Ce fel diffous dans l’ef-
prit de vin , donne , fuivant l’obfervation de M.
Macquer (303), beaucoup de criftaux du plus beau
(302) Bergm. de form. cryflall. p. 1 1 , f ig .6 & 7.
(^303) Dans fon Mémoire fur ladiffolubilité des fel s neutres^Soe*
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