
» réfulte de la combinaifon d’un ou de ^lufieurs
»» acides, avec une ou plufieurs fubftances propres
à les neutralifer ( 16) ? »> O r , en partant de ce
principe général & inconteftable, le phofphore, le
foufre, le gypfe , les différens j'paths, le quart
le fchorl, le diamant, font autant de fels, & l’on
ne doit pas plus en excepter le verre & les amalgames
, que les mines métalliques & leurs régules.
Faudra-t-il donc renoncer à ces grandes divison
s du règne minéral, confacrées dans toutes les
langu e s , & par l’ufage de tant de fiècles? N o n ,
fans doute ; mais en les confervant, ne perdons
pas de vue que les nuances qui les diftinguent
font très-légères, puifqu’un peu de phlogiftique
fait paffer rapidement l’arfenic de l’état falin à l’état
métallique, fans que fa forme précédente en foit
a lté ré e , & qu’une vapeur de foie de foufre fuffit
pour revivifier une chaux métallique, ou du moins
pour la minéralifer. En un mot, quel que puiffe être
l ’intervalle q u i, dans l ’ordre des fubftances naturelles
, fépare un fe l d’une pierre, d’un minéral ou
d ’un métal, ces diverfes fubftances ont ceci de
commun, qu’ELLES SONT TOUTES SUSCEPTIBLES
DE CRISTALLISATION, c’eft-à-dire, de prendre
une figure régulière & confiante, lorfqu après
( i 6) Sage , Mémoires Je Chimie, p. 93. Le même, dans fes
Elément de Minéralogie, vol. I > g. 29 > & Démefte, vol. I ,
httt. IV, p. 43.
avoii
avoir été diffoutes dans un fluide quelconque,
leurs principes viennent à fe rapprocher par le
1 refroidiflement ou l’évaporation du fluide qui les
tenoit diffoutes.
Phénomènes de la Criflallifaûon.
Examinons préfentement les principaux phénomènes
qui dérivent de cette grande loi de la
Nature, a laquelle font fournis tous les êtres qui
ne fe reproduifent point par des organes, à la ma-
nière des animaux & des végétaux (17). Ces phéno-
j mènes font fi merveilleux, que des Phyficiens très-
inftruits n ont cru pouvoir les expliquer qu’en admettant
, dans le règne minéral, des femences (18),
( 1 7 ) L'iIIuftre Von-Linné avoit ainfi déterminé les limites
des trois règnes de la Nature : L a p id e s cnfiunt; Ve x se t a b il ia
crejcunt & vivant ; A n im a l i a crefcunt, vivant & fentiunt. » Iï
»»ne feroit pas difficile de p rou v er , dit M. Ba yen , que tout ce
»»que nousconnoiffons de minéralifé ou de lapidi fié a pris un
»»arrangement conforme aux lois de la criftallifation. On dit
»»communément : Les A n im a u x vivent, les P l a n t e s végè-
»» tenti on pourrait dire de même : Les M i n é r a u x crifial-
»» Hfent, ce qui exprimerait en un feu! mot leur manière de s'a-
»»gréger. « Journal de Phyfique, juin 17 78 , p. 497,
(18 ) Tel étoit le fentiment du célèbrePeirefc, au rapport de
Gaffendi, q u i , dans la V ie de ce Savant, s’exprime en ces
termes : . . Quippe in eâ non fu it fententiâ ( Peirefcius ) , ut exifii-
*»maret omnes lapides ab initio mundi formatosi fed voluit tem-
»poris progreffu plerofque ita fieri ut fingali originem debeant fu *
»»materici,propriifque feminibus, configurationem verò partim ad
» naturam, partim ad cafum referont aeceptam. Nam ehm omnium
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