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du fluide primitif relièrent fans doute interpofées,
C ’eft à la féparation lente & tranquille des molé-
cules criftallines, encore fufpendues dans ce fluide
ainfi renfermé dans l’intérieur des granités, qu’on
peut rapporter l’origine de ces maffes plus ou
moins régulières de crifiaux de roche , lefquelles
adhèrent aux parois de ces cavités. Delà ces groupes
de criftaux à pyramides hexaèdres, féparées
parunprifme intermédiaire plus ou moins long,
& quelquefois fi volumineux, qu’on en voit de
plufieurs pieds de longueur fur un pied & plus de
diamètre (59). D ’autres fois le volume prodigieux
de ces criftaux eft compenfé par leur nombre ; ce
qui prouve en quelle abondance la matière quart-
zeufe étoit diffoute dans ces cavités primordiales.
Cependant il ne faut pas croire qu’il y ait des
montagnes entières de criftal de roche, comme
on a prétendu qu’il s’en trouvoit à Madagafcar,
Cette opinion n’eft due qu’aux blocs confîdérables
Ifie criftal qui nous viennent de cette île , la plu-
Ipart defquels font, il eft vrai, fans le moindre vef-
■tige d’une forme polyèdre déterminée ; mais,
■parmi ces maffes irrégulières, il en eft qu’on ne
■peut méconnoître pour des fragmens de prifme
Kou de pyramides, à en juger par certaines faees
■planes, liffes ou cannelées qui s’y rencontrent:
tailleurs, le fluide quartzeux .renfermé dans les
tavités des roches primitives, peut les avoir rem-
Iplies au point que, faute de l’efpace néceffaire à
rifolement des criftaux, ceux-ci fe font trouvés
lonfondus en une feule maffe irrégulière, comme
I l arrive dans l’intérieur de certaines boules d’agate
en géodes, & dans le refroidiffement accéléré des
légules métalliques.
I La féparation lënte du criftal de roche d’avec
Se fluide qui le tenoit en diffolution, eft donc
prouvée par la grandeur, la régularité, la tranf-
parence & l’homogénéité de fes criftaux. Cependant
(59) M . Bertrand, dans fon Diâionnaire des Foffiies,parie
d’ une jttnüe de criftal de roche du poids de douze quintaux,
de fept pieds de contour & de deux pieds & demi de hauteur,
trouvée près de Visbach , dans le haut Va îla is , dans les mon-i
tagnes du côté du Milanez. Le même Auteur obferve aulj
qu’on a trouvé autrefois dans VOberland, au canton de Berne,!
des quilles de criftal de d e u x , de trois, de quatre, de cinq&
jufqu’ à huit quintaux. Les fragmens irréguliers du criftal à
Madagafcar peuvent donc provenir de quillçs femblables. Voyei
ùn autre exemple de ces quiiles monftrueufes, à l’article du ci?
tal de roche, dans la fécondé partie de cet ouvrage.
cette homogénéité du criftal de roche n’eft
pas toujours fi parfaite, qu’il ne s’y rencontre
quelquefois, non-feulement des bulles d’air &
d’eau interpofées dans fa fubftancé, mais fouvent
«ncore d’autres criftaux de différens genres, antérieurs
à fa formation, tels que du feld-fpath, du
»ica, du fchorl, de l’amiante, de l’asbefte , en un
Ipot, toutes les fubftances qui entrent communé-
lientdans la compofition des roches primitives.