
a 8 8 C o m b i n a i s o n s
brûle fans répandre de flamme, & produit une fumée
blanche, fans odeur, qui , lorfqu’elle vient à fe
condenfer,fe montre fous la forme d’une pouflière
blanche, qu’on appelle neige d’antimoine. Cette
chaux volatile , analogue aux fleurs de zinc, produit
quelquefois des criftaux tranfparens, qui, fui-
vant M. Sage, font des prifmes quadrangulaires,
rhomboïdaux {Pl. VII,fig. 4). Ces criftaux,qu’on
défigne fous le nom de fleurs argentines d’antimoine,
me paroiflent être une modification d’un oêtaèdre
reSangle cunéiforme.
Quant à la chaux grife qu’on obtient de l’antimoine
par une calcination lente, elle eft moins volatile
que la précédente ; elle fe fond à un degré de
feu plus confidérable, & produit un verre rougeâtre
demi-tranfparent, qu’on nomme verre £ antimoine.
La figure de fes criftaux n’a point encore
été déterminée.
On nomme foie £ antimoine un émail allez com-
paéle 8c caflant,d’un brun rougeâtre. C’eftun verre
fulfuré d’antimoine, analogue à la combinaifon du
foufre 8c de l’arfenic dans le réaïgar. Dans cet
émail, la chaux d’antimoine a été trop peu défou-
fréepour pouvoir fe convertir en verre parfait d’antimoine
(170).
(170) L e do&eur Démette a très-bien remarqué ( v o l . I I ,
p. 202 & fu iv .) que dans le kej-mès minéral & le foufre doré
4 ’antimoine, le foufre n’étoitpas, comme dans Vantimoine cru,
160.
l6°, Lachaux debifmuth qui eft d’abord grife, devient
enfuite jaunâtre & même rougeâtre, à mefure
qu’elle fe fature d’acide igné. Enfin, fi le feu eft
allez violent pour la faire entrer en fufion, elle
produit un verre couleur d’hyacinthe, ou d’un
jaune rougeâtre, dont la criftallifation n’a point
été déterminée.
170. Enfin la chaux du cobalt eft rougeâtre. Le
verre , ou plutôt l’émail qu’elle produit avec l’acide
igné, eft d’un bleu très-foncé. On ignore auffî la
figure que prennent fes criftaux.
§. X V I I I .
C o m b i n a i s o n s d e l ’ a c i d e v i t r i q l i q ü e
A V E C D IF F É R E N T E S BA SES.
i j Avec lephlogijlique, l’acide vitriolique concentré
, forme le foufre, fubftance très-commune
dans la Nature, 8c que je confidère ici comme un
Amplement uni avec la terre de ce demi-métal, mais qu’ il l ’é-
toit avec la chaux même de l’antimoine, c’efi-à-dire avec la
terre déjà modifiée par la préfence de l’acide igné. En e ffe t,
on obtient du kermès toutes les fois que l’ on combine, foît par
la voie humide, foit par la voie fèche , un foie de foufre cauf-
tique ou volatil avec la terre métallique de l’antimoine. C’ eft
ainfi qu’ on a vu plus haut que l’ éthiops minéral paffoit à l ’état
de cinabre par des procédés analogues à ceux qu’ on emploie
pour obtenir le précipité d’un rouge briqueté, qui porte le nom'
de kermès minéral, ou celui d’un jaune rougeâtre, qu’on appelle
foufre doré à’antimoine.
Tome l, Pari, L Crifl,falins, T