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formés dans un fluide, fans avoir retenu dans leur
composition la moindre partie du fluide qui tenoit
leurs molécules en diflolution. Dans ces eaux ,
qui, par l’intermède d’un acide , tiennent une
terre métallique en diflolution, on voit le cuivre
réduit & précipité par le fer, ou l’argent par le
cuivre ; & tandis que la terre du métal précipitant
refte diffoute dans la liqueur, celle du métal
précipité s’y criftallife, en s’emparant du principe
de la métalléité, dégagé par l’acide diffol-
vant. Or les criftaux du métal, ainfi revivifié par
la voie humide, ne retiennent pas la moindre portion
du fluide dans lequel ils fe font formes : auffi
n’y font-ils point folubles; & fi ces criftaux, de
même que ceux qui naiffent dans le fluide igné,
font au contraire folubles dans ce dernier fluide,
ce ne peut être qu’en raifon du phlogiftique qu’ils
contiennent, lequel eft, comme l’on fait, une des
parties conftituantes du fluide igné.
Mais fi les criftaux métalliques formés par la
voie humide font immédiatement folubles dans le
fluide igné, il n’en eft pas de même des criftaux
pierreux, qui ont été produits également par la
voie humide. C eu x - c i variéht beaucoup a cet
égard, en raifon des principe» qui les cônftituent.
Les uns, tels que le gypfe, s’y comportent a la
manière des fels, & y perdent leur eau de crif-
tallifation, fans être pour cela décompofes : d au-
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très, tels que le fpath calcaire & le fpath pefant
ou féléniteux, s’y déeompofent par,la calcination,
pour former, avec le fluide igné, de nouvelles com-
binaifons qu’on nomme chaux, phofphore de Bologne,
&c. D ’autres, tels que le diamant , s’y vo-
latilifent & s’y confument : d’autres, tels que les
amiantes, les grenats, les fchorls, &c. y entrent
en fofion fans intermède, & forment de nouveaux
compofés qu’on nomme verre., émail, &c.
D ’autres enfin, tels que la plupart des gemmes,
les quartz & criftaux de roche homogènes, les
grès purs, les fpaths fufibles ou vitreux non mélangés
(32), y fabfiftent fans altération , & ne paflent
à la combinaifon vitreufe qu’à l’aide de quelques
intermèdes appelés flu x ou fondons.
Ci2) ta* Boic d’Arttîc, dans fori Mémoire fur fa fauffe émeraude
d’A u ve rgn e , dit que M . Pott s’ eft trompé, en affurant
que ,1e fpath fufîble ou vitreux n entroit p o in t en fujion à un feu
violent. Pour le p rouv er, if objefte h M . Pott que fa fauffe
émeraude d’Auvergne entre feufe & fans addition en une fufion
parfaite. ÏVIais M . Pott a parlé du fpath fufibfe p u r , tandis que
fa fauffe émeraude d ’Auvergne eft un fpath fufibfe mélangé de
quart», de même que cefui de Langeac & de Giromagny. AuiÉ
M. d’Antic obferve-t-if que fa fauffe émeraude f a i t fe u avec le
briquet; d’ où if s’ eft cru en droit de reprocher encore à M M . Pott
& Wafferius d’avoir donné comme un des caraétères du fpath
fufibfe de ne p o in t fa ir e feu avec l’acier. Cependant M. Pott
üvoit averti ( Lithogeog. vof. I I ,p . 13 0 ) qu’ if parfoit du fpath
fufibfe p u r , & non de celui qui eft mêlé de quartz.