
celles qui nous paroiffent s’éloigner le plus
de cette étonnante régularité à laquelle la
Natûre n’atteint pas toujours, quoiqu’elle
ait en ¿lie tout ce qu’il faut pour y arriver.
Je ne parlois dans mon E s s a i que des
formes polyèdres à facettes planes déterminées,
ce qui m’avoit réduit à ne faire
mention que d’un très-petit nombre de
Corps du règne minéral, au lieu que j’em-
brafle aujourd’hui ce règne dans fon entier,
en coniidérant les fubftances falines, pier-
reufes & métalliques dont il eit compofé,
fous le triple.point de vue de C r i s t a l l i s
a t i o n D É T E R M IN É E , de C R IS T A L L I S A T
IO N IN D É T E RM IN É E , & D E C R I S T A L L I SA
T IO N c o n f u s e : je jette même un coup
d’oeil rapide fur le petit nombre de celles
qui, fans être criftallifées, affeftent néanmoins
une figure polygone, plus ou moins
diftinéfe, quelles ne doivent qu’à la retraite
ou au rapprochement fur elles-mê-
mes des molécules non difibutes qui les
çonflituent.
L ’Ouvrage que je préfente au Public n’eft
donc pas feulement une Ctiflallographie
auffi complète que le comporte l’état actuel
de nos connoiifances, mais encore
une Lithologie qui, de concert avec la
Minéralogie, mène à des idées générales
fiir la Théorie de la Terre, dont aucun iyf-
teme ne rendra raifon, fi les C r i s t a u x ne
font pas la bafe de ce iyftême & fon plus
ferme appui.
Cette aliertion paroitra /ans doute un
paradoxe j mais j ’efpère en porter la dé-
monftration à un tel degré d’évidence
qu’on aura lieu de s’étonner qu’une vérité
fi palpable ait pu relier inconnue aux Auteurs
des plus brillantes hypothèfes fur la
formation du Globe que nous habitons.
; En effet > ces mêmes Montagnes primitives
où l’éloquent Hillorien de la Nature
1 immortel B u f f o n , n’a vu que les bour-
foufflures d une maife de matière en fufion,
que font-elles autre chofe, finon des malfes
prodigieufes de C r i s t a u x de différente