
cipes conftituans de l’air atmofphérique (44 ), eft
auffi celui qui, dans l’aâe de la calcination , s’unifiant
aux terres métalliques, caufe leur augmentation
en pefanteur abfolüe (45) » & qui» dans celles
où il s’accumule, produit les phénomènes de la
vitrification (46). C ’eft ce même acide igné, défi-
gné par Meyer fous le nom d'acidum pingue ( 4 7 ) ,
qui eft le principe de là caufticité des alkalis, de
même que de celle des chaux métalliques & calcaires
(48) , 8c qui, du plus pefant des acides, devient
le plus léger, lorfqu’il s’unit au phlogifti-
que (49)* C’eft encore cet acide, également pré-
fent dans les rayons du foleil & dans le feu vulgaire
ou développé, qui, par l’union qu’il contraire
avec le phlogiftique 8c l’eau, donne naif-
fance à l ’air atmofphérique (50). C’eft enfin cet
(44) Sa pefanteur eft à celle de Pair comme 12 eft à 13. Voyez
D ém e fte , L e ttr e s , vo l. I , p. 167 ; & vo l. I I , p. 13 & 14.
(4 5 ) Ibid. vo l. I I , p. 1 5 , 16 & 18.
(46) Ibid. vol. I , p. 198 & 199; vol. I I , p. 1 7 , 4 4 » &c-
(4 7) Vo y ez fes Effais de Chimie fur la chaux v iv e , traduction
françoife, 2 vol. in -i a , P a r is , 1766.
(48) Déme fte , vol. I , p. 58 , 5 9 , 86, 255 ; & vol. I I , p. 15
& 50.
(49) II forme alors l ’efpèce de phofphore fluide volatil que
M . Sage défigne fous le nom A’acide phofphorique inflammable.
C ’eft l ’air inflammable ou phlogiftiqué des Phyficiens modernes.
Dém e fte , vo l. I , p. 168 & fuiv.
(50) Ibid. p . 106 , 14 2 , 168, &C.
acide
A C I D E S .
acide qui, par la décompofîtion de l’air, reparaît
fous la forme à'acide méphitique ( ci-deflus, XVI ).
Ces métamorphofes font admirables, il eft vrai •
. mais après ce que nous avons vu plus haut des
modifications fans nombre de l’acide phofphorique
dans les trois règnes, on ne peut du moins fe dif-
fimuler qu’il ne joue un très-grand rôle dans la
Nature, 8c que les autres acides minéraux, s’ils n’en
font pas des dérivés, n’aient un domaine beaucoub
moins étendu que le lien , puifqu’ils fonp, pour
ainfi dire, étrangers à l’organifation des fubftances
animales 8c végétales.
XVIII0. L ’acide vitriolique réfide particulièrement
dans le foufre, les pyrites, les mines fulfu-
reufes métalliques 8c femi-métalliques, enfin dans
les argiles, le gypfe 8c le fpath féléniteux. Quoiqu’il
y en ait beaucoup de répandu dans l’air, où
il s’élève fous la forme d'acide fulfureux volatil
(ci-ap rè s , X IX ) , il ne faut pas croire qu’il y
foit en auffi grande quantité qu’on le fuppofoit
autrefois. Il exifte auffi dans les eaux douces ôc
falées, combiné avec la terre abforbante, fous le
nom de f ¿Unite. Il n’eft pas aifé d’expliquer de
quelle manière cet acide a pu dériver de l’acide
phofphorique ; auffi plufieurs Chimiftes le regardent
encore, finon comme 1 acide univerfel, du moins
comme un acide primitif qui, par fes propres ’
modifications , donne naiffance aux autres acides
Tome I. Part, /. Cri fi. falins. I