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C e fel tombe en effiorefcence à l’air, & , comme le
b o ra x , il eft décompofé par tous les acides & fels
métalliques.
Mais i l , dans le fel fuilble à bafe de n a tron, &
dans l’efpèce de fel fédatif qu’on en peut extraire,
l ’acide phofphorique n’a point le degré de piirété
néceffaire pour pouvoir produire du phofphore, il
n ’en eft pas de même de celui q u i, dans le verre
animal retiré des fubftances olTeufes, eft combiné
ju fqu ’àfaturation parfaite avec le même natron. C e
v e r r e , que quelquès-uns regardent encore comme
im pur acide phofphorique concret, eft un vrai fel neut
r e , infoluble dans l’eau & dans les alkalis ( i 8) , &
q u e le phlogiftique feul a le pouvoir de décompofer.
C e n ’e ftpoin tla terre calcaire,comme l’a avancé
M . Prouft ( 1 9 ) , mais l’alkali fixe minéral q u i, dans
c e verre non déliquefeent, fature l’acide phofphorique
pur. D e u x expériences ont induit ce C h ipremier
de fes Opufcules. Voyez auffi ïes Mémoires de l ’Académie
de Berlin, tome I I , année 1746; & la ColleStion académique
étrangère, tome V i l i , p. 59-
( 18 ) Démefte , Lettres, vo l. I , p. 5 7 , 58 ; & vol. I l , p. 558
& 559. Prouft, Journal de Phyfique, février Ì7 8 1 , p. 150*
(19) »Dans le procédé de l’ extraâion de l ’acide phofpho-
»»rique des o s , cet acide refte toujours u n i, dit M . Prouft, à
»»une portion de terre calcaire, avec laquelle il forme un feï
»fufible à bafe terreufe, qui prend de la tranfparence.. . . Plus
»> ce verre eft calcaire, plus il eft dur & infoluble, « Ibid- & même
Journal, novembre 1777.
DE L’ A C ID E A N I M A L , §. I. 169
mifte en erreur. La première e ft , que fi l’on projette
de la terre calcaire bien pure dans le verre
tranfparent & déliquefeent qu’on obtient par la
fufion du fel microcofmique, on produit un verre
non déliquefeent, abfolumenten rapport avec le
verre o fieux. Mais M. Prouft auroit dû voir que la
terre calcaire qu’il projette dans ce verre en fu fion ,
i paflant à l’état de chaux, dégage les dernières portions
d’alkali volatil auxquelles l’acide phofpho-
j rique étoit encore uni dans ce verre déliquefeent,
| & que cette même chaux s’alkalifant par le dégagement
de ces dernières portions d’alkali vo la til,
fo rm e , en s’unifiant à l’acide p hofphorique, le
verre tranfparent & non déliquefeent dont il s’agit.
L a fécondé expérience dont s’étaie M. Prouft
pour avancer q u e , dans le verre o f îe u x , l’acide
phofphorique refte uni à une portion de terre calcaire
, c’eft que l’un & l’autre des verres infolubles
dont nous venons de parler, étant cémenté avec la
chaux vive , fe convertifîent en porcelaine de
Réaumur (20) : mais ce phénomène eft l’effet de
la décompofîtion de l’alkali qui formoit une des
parties conftituantes du verre ( 2 1 ) , de manière
qu’après cette opération, l’acide phofphorique pur
(20) Prouft; Journal de Phyfique,février 1781. Voyez auffi
les OEuvres de M . Bofc d’A n tic, vol. I , p. 236.
r(2 i) Démefte, Lettres, vol. I ,p . 9 5 , 96, 20a & 325.,