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donne le vitriol de magnifie, plus connu fous les
noms de fe l d'Angleterre, de fe l d’Epfom ou de
S e d l i t à raifofi des différenslieux ou des différentes
fources d’eaux minérales d’où il a d’abord été tiré.
Ce fel, que fa faveur amère a long-temps fait confondre
avec le fe l de Glauber, a une faveur piquante,
affez fraîche, & fuivie d’une amertume beaucoup
plus grande que celle du fel de Glauber : il n’a aucune
efpèce d’aftri&ion, en quoi il diffère beaucoup
de l’alun & des vitriols métalliques; il fe diffout,,
comme le fel de Glauber-, en très-grande quantité
dans l’eau bouillante , & fe criftallife auffi par re-
froidiffement. Ses criftaux font auffi nets & auffi
tranfparens que ceux du fel de Glauber; mais quoiqu’ils
retiennent comme eux une grande quantité
d’eau de criftallifation, ils s’en dépouillent moins
facilement ; ce qui fait qu’ils font beaucoup plus
long-temps à tomber en efflorefcence à l’air. Le
vitriol de magnéfie diffère d’ailleurs du fel de
Glauber, non-feulement par fa forme, mais encore
en ce que fa diffolution eft décompofée par l’eau
de chaux qui en précipite la magnifie, à mefure que
la terre abforbante ou calcaire qui fervoit de bafe à ces feïs dé-
ïiquefcens. Ce précipité terreux, qui peut quelquefois contenir
de la vraie magnéfie, mais qui ne contient d’ordinaire que la
ferre abforbante qui fervoit de bafe à la terre calcaire, eft connu
fôus le nom de magnéfie commune, pour le diftinguer de la ma*
gnéfie du fiel d'Epfiom, dont il s’agit ici.
D E L ’ A C ID E V IT R IO L IQ U E , § . X V I I I . 3 0 7
î’acide vitriolique abandonne cette bafe pour s’unir
à la terre abforbante de la chaux. La félénite qui
réfulte de 'cette nouvelle union, fe précipite en
même temps que la magnifie; au lieu que l’eau de
chaux n’eft ni troublée , ni décompofée par la fo-
lution du vrai fel de Glauber ; ce qui fuffit pour
faire diftinguer le vitriol à bafe de magnéfie > du
vitriol à bafe d’alkali fixe minéral ( 1 8 3 ) .
Mais, fi le vitriol de magnéfie diffère du fel de
Glauber , il a quelques rapports avec le vitriol de
zinc ; ce qui a fait avancer à M. Sage (184), que
(183) Bergman, DiJJertation far la magnéfie, dans fes Opufi-
cules chimiques, vol. I , p. 408. Ce Chimifte obferve que les
criftaux de vitriol de magnéfie font quelquefois allez gros pour
être vendus fous le nom de fiel de Glauber ; & qu’au contraire
on vend en France pour fiel d’Epfiom à’Angleterre, du fel deGlau-
ber qu’on a réduit en petites aiguilles en troublant fa criftalli-
fation. ( T e l efl: le prétendu fel d’Epfom des falines de Lorraine.
) M . Bergman obferve encore que les fels de Sedlitz,
d’Epfom, &c. qui fe retirent par évaporation des eaux des fontaines
qui leur ont donné leur n om, recèlent plus ou moins de
fel marin à bafe de magnéfie, & diffèrent encore un peu par le
degré de déification, enforte que le fiel de Sedlit1 (ou plutôt S e y d -
I i t z en Bohême) n’attireprefquepas l ’humidité de l ’a ir, tandis
que celui qu’on nomme/e/ d’Angleterre , & qui fe fait avec Peau-
mère du fel commun & le vitriol calciné, contient une fi grande
quantité de fel marin à bafe de magnéfie, qu’ il a pris avec Peau
de criftallifation, ou qui adhère à fa furface, qu’ il fe réfout facilement
en liqueur par l’humidité de Pair. Ibid.
(184) Voyez fes Elémens de Minéralogie, vo l. I , p. 61 & 62.
Le zinc étant, après le fe r . la fubftance métallique la plus répandue
dans la Nature, puifquç la plupart des pyrites & des
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