
S E C O N D E P A R T I E .
D E S C R I S T A U X P I E R R E U X .
J ’A I déjà fait obferver dans lÎntroduâion de cet
ouvrage ( i ) , que la Nature va par nuances infen-
fibles du fel le plus foluble & le plus déliquefcent, à
la pierre la plus dure, la plus infoluble & la plus
réfraâaïre, & qu’il n’y a par conféquent d’autre
différence entre un cri fiai fa lin , un crifialpierreux
& même un crifial métallique, que celle qui doit
réfulter de la différence de leurs principes confli-
tuans, & de la combinaifon plus ou moins intime
de ces principes. En effet, fôit que ces criftaux
foient produits par la voie humide ou par la voi£
lèche, par la nature feule ou par la nature aidée du
concours de l’art, le mécanifme de leur formation
eff toujours le même , je veux dire, qu’ils réfultent
toujours de la combinaifon d’un acide , ou d’une
fubftance quelconque faifant les fondions d’acide,
avec une ou plufieurs autres fubftances propres à
fàturer Sc neutralifer ce principe acide.
Il n’y a donc point de criftallifation qui ne foit
le réfultat immédiat d’une combinaifon faite à la
manière des fiels que nous connoiffons, & dès-lors
( i ) Vo y ez ci-deffus, page 14 & fuÎY.
on fent que tout ««riftal efl un fiel neutre proprement
dit, foluble, foit dans l’eau, foit dans le feu, foit
dans les acides , les alkalis , les huiles, foit enfin
dans quelque autre menftrue qui, pour nous être
inconnu, n’en exifte pas moins dans la Nature(2).
On a vu que le plus grand nombre dés fels neutres
décrits dans la première partie, retiennent, outre
l’acide & la bafe alkaline ou terreufe , fimple ou
compofée qui le fature, une portion plus ou moins
confidérable du fluide aqueux dans lequel ils fe font
formés ; il n’eft donc pas étonnant que ces mêmes
fels foient plus ou moins folubles dans 1’eau» plus
ou moins déliquefcens ou efilorefcens , à raifort de
(2) Zimmerman , dans fés notes fur Hénckel, obferve avec
raifon, qu’ il ne faut pas s’ attendre à opérer une diflblution, ufié
décompofition & une féparation parfaite des métaux > des pierres
& autres fubftances du règne minéral, par le moyen d’une fubftance
étrangère, tels que font la p lupart dés diifolvatts employés
en Chimie. » Lorfqu’on v eu t, d it-il, examiner des corps d’une
»manière conforme à la Na tu re , il faut, i° . chercher k tirer d e
» chaque corps le diifolvant propre à le di(foudre & à le décompo-
»fer. 2°, Pour obtenir ce diifolvant, il faut n’ÿ rien ajouter.
»3°. Soit que le diifolvant foit fluide ou fôlid e , il faut faire en-
» forte qu’ il foit auflï fimple qu’il eft poifible, & qu’il foit u t *
» desprincipes qui entrent dans la compofition de cecorps. 40. Il
»faut joindre ce diflblvant à ütt corps entier, ou qui n’ait point
» encore fouffert de décompofition. II doit fuivre delà qu’ ùn des
» principes venant à l’ emporter fiir les autres, le corps doit per-
» dre fa liaifon, & l’on doit découvrir la vérité qu’on cherche. «
plate fut le Traité de l'angine des pierres, p. 421 de la traduâion
ftüPfoifç,