
¿on. On en obtient, par l’évaporation infenfible,
des criftaux blancs & tranfparens qui, fuivant M.
Sage (315), font en pr'tfmes hexaèdres Jîriés. Le docteur
Démefte ajoute qu’ils font tronqués de biais.
15% L’acide marin n’attaque pas fenfiblementle
mercure en maffe, mais il décompofe avec la plus
grande facilité le nitre mercuriel, en s’emparant de
fabafe avec laquelle il forme un précipité blanc affez
cauftique , qui peut fe diffoudre en entier-dans
l’eau. Ce fel marin de mercure que l’on nomme auffi
mercuré corné, paroît tenir le milieu entre le fublimé
corrojif 8c le mercure doux, étant plus chargé d’acide
que celui-ci, mais moins que celui-là. Les crifiaux
que doit former fa diffolution dans l’eau, n’ont
point été examinés.
Ce précipité blanc peut fe fublimer fans fe dé-
compofer ; il perd feulement alors l’excès d’acide
qu’il contenoit, & prend les noms de mercure doux,
à’aquila alba, de fublimé doux. La maffe blanche
qu’il forme en fe fublimant eft très-pefante , demi-
tranfparente, 8c moulée fur la bouteille parfapartie
convexe qui a même le poli du verre. La partie op-
pofée de ce fublimé préfente une multitude d’aiguilles
prifmatiques quadrangulaires, terminées par
des pyramides quadrangulaires aiguës, dont les
plans font rhomboïdaux (Pl. V I I , fig. ¿y) . Ces
(315) Elémens de Minéralogie, vol. II, p. 254,.
d e l ’ a c i d e m a r i n , §. X X I . 399
pyramides font quelquefois très-alongées 8c jointes
bafe à bafe fans a»cun prifme intermédiaire, de
manière qu’il en réfulte des oâaèdres, ou plutôt
des dodécaèdres à plans rhomboïdaux, fort aigus &
très-brillans. C ’eft par la juxtapofition fucceifivO
de ces pyramides durant la fublimation, que ces
crifiaux s’alongent en prifmes ; & cet accroiffement
du prifme eft fouvent très-fenfible par les lignes
obliques qui s’y rencontrent.
Le mercure doux peut être dépouillé par des fu-
blimations répétées d’une certaine quantité de fon
acide, au point de former un fel marin mercuriel
avec excès de bafe. Il eft alors parfaitement info-
luble dans l’eau, 8c porte dans cet état le nom de
panacée mercurielle.
Mais, fi l’on expôfe à l’aâion du feu dans un
matras, un mélange de nitre mercuriel, de vitriol
martial & de fel marin décrépité, ces trois fels fe
décompofent, 8c l’acide du fel marin fe volatilifant
avec le mercure ,-ces deux fubftances fe combinent
dans l’état de vapeur, 8c produifent un fel à bafe
mercurielle, furchargé d’une très-grande quantité
d’acide marin. Ce fublimé qui eft unpoifon des plüs
violens, s’attache à la partie fupérieure du matras,
fous la forme d’une maffe blanche aiguillée , dont
la caufticité eft extrême, vu que l’acide marin s’y
trouve non-feulement en excès, mais encore dans
le plus haut degré de concentration»