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niers forttpour l’ordinaire fous forme fluide ; carie
tartre même, qui eftun acide concret, fournit par
la diftillation un acide huileux empyreumatique
fluor, analogue à celui qu’on retire du fucre parle
même procédé ; mais on ignore abiblument quelle
peut être l’aftion de ces divers acides fur les fubf-
tances alkalines, terreufes ou métalliques.
Cependant l’acide huileux empyreumatique
qu’on retire par la diftillation du fucre fans intermède,
paroît être fufceptible de quelques tombi-
naifons ,du moins avec certaines bafes particulières;
ce qui porte à le croire eft la criftallifation de certaines
huiles effentielles, telles que le camphre, qui
paroît réfulter de la combinaifon d’un acide huileux
très-fubtil avec une quantité déterminée de
phlogiftique, d’où réfultent fon inflammabilité, fon
odeur très-pénétrante , fon extrême volatilité, &
enfin fa diffolubilitédansl’efpritde vin. Mais quelle
que foit la nature des principes conftituans de cette
fubftance fingulière, on doit la confidérer comme
un vrai fe l ejfentiel crijlallifable.
Figure de fes crijlaux.
Suivant Ledermullers ( 1 0 1 ) , les criftaux de
camphre vus au microfcope, reprëfentent des ¿toiles
ajîx rayons branchus, à peu près femblables à celles
(io i) Amufemens microfcopiques, part. I-, pl. 39.
D E L’ A C I D E DU B E N J O I N , §. X I . 23$
’que préfente la neige. J’ai déjà remarqué (102) que
de femblables étoiles ne font point des criftaux Amples
, mais des groupes de criftaux, & que leur dif*
pofîtion fymétrique eft un réfultat de l’agrégation
de très-petits criftaux oâaèdres, du du moins de la
juxtapofition de lames triangulaires équilatérales ,
dont les angles font néceflairement de 6o°. En effet
je conferve depuis plufieurs années un bocalàdemi
rempli de camphre, & bien bouché , dans lequel
une partie du camphre s’eft fublimée d’elle-même
fur les parois intérieures du bocal & du bouchon,
en petits criftaux fort éclatans & tranfparens , où,
(100) V o y e z l’Introduftion, ci-deffus, p. 4 , note 5. M . Ro-
mieu, qui a obfervé & décrit les criftaux du camphre ( Mémoires
de l ’Académie royale des Sciences, année 1756, p. 4 4 3 ) , dit
que ce font des pyramides hexagones, ou des crifiaux polygones.;
ce qui ne nous apprend point la vraie forme de ces criftaux. L e
même Obfervateur a remarqué que le camphre, diffous dans
les huiles grades & effentielles à l’aide de la chaleur, dépofoit
peu à p eu , par le refroidiffement, des crifiaux en végétation ,
femblables à ceux qui fe forment dans les diffolutions de fel ammoniac,
/¿¿i, p . 448« Ces efpèces de dendrites ou de barbes de plume
font analogues à celles des régules métalliques, de la glace & ,
de la plupart des fubftances dont la forme criftalline eft l’oétaédre
à plans triangulaires équilatéraux. Aufli M.Romieu a-t-il obfervé
qu'une diffolution de deux gros de camphre par once d’efprit de
yin, mêlée avec de l ’eau, qu’ on y ajoute peu à peu & par gouttes ,
fourniffoit une végétation criftalline, fous la forme d’un filet perpendiculaire
, fur lequel font implantées des aiguilles qui s’ élèvent
contre le f ile t , fous un angle de 6o*. O r , cet angle eft pré-
cifément celui du triangle équilatéral, comme je l’ai déjà remarqué
au fujet des criftaux de la g la c e , obfervés par M . da
Mairan,