
guliers. Q u e l eft le principe de cette modification
(3 3 ) ?
III0. Ualkali volatil eft une fubftance fa lin e ,
d’-une odeur fubtile & pénétrante. Il ne fe trouve
point pur dans la N a tu re , màis toujours fatu ré ,
fous forme de fel n eu tre , avec un acide quelconque.
Si le premier des alkaüs fixes paroît propre au règne
v é g é ta l, le fécond au règne minéral, on peut dire
q ue le troifième eft particulièrement a ffe âé au
règn e animal. E n e ffe t , il provient en plus grande
partie delà décompofition des fubftancesanimales,
quoiqu’on le retire auffi de quelques fubftances
v é g é ta le s , & qu’il foit en général un produit de la
fermentation putride tant des unes que-des autres,
& , comme, te l, un des principaux agens de la v é gétation
(3 4 ). Il n’eft pas aifé d’expliquer la for-
( 33) » L a couleur rouffâtre de l’ a'lkali qui a été diffous, dit
»M . Macquer, indique qu’ il agit auffi fur la partie huiieufe de
» l’ efprit de v in , ou fur les principes de ce compofé qui font
» propres à former une combinaifon huiieufe, de la même ma.-
» nière que le fait l’alkali fixe ve'gétai. « Mémoire fur la dijfo-
lubilité des fels neutres, &c. Journal de Phyfique, mars 17 7 7 ,
p. 186 & 187. C ’ eft fans doute à la faveur de cette matière
grafie ou huiieufe que ia forme primitive de ce fel eft ici modifiée.
C ’eft de même à îa faveur d’une matière graffe ou hui-
leufe que l’oétàedre rhomboïdal de Valkali volatil concret fe
transforme en un oétaèdre reûangulaire très-appiati dans ie fe l
■ ammoniac méphitique, qui n’ eft autre chofe que ce même alkaii
vo la til, complètement faturé par l’ acide méphitique. Voyez ci-
après , p. 15 5 , note 40.
( 34) Démefte, Lettres, vol. I , p. 7 5 , 80, 5 7 5 , 578 & 58c.
niation de celui qui fe rencontre dans le règne minéral.
M . S age a rapproché plufieurs expériences
qui peuvent mettre fur la voie de c e tte découverte
(3 5 ) ; 8c le' D o â e u r Démefte a cru remarquer
q u e , dans ce r è g n e , l’alkali volatil fe manifeftoit
lorfqu’on opéroit la décompofition d’un fo ie de
foufre à bafe terreufe métallique par l’intermède
d’un acide (3 6 ). C e lu i qu’on obtient par la diftil-
lation de certains fchiftes, des tou rb e s , des charbons
de terre & autres matières bitumineufes, eft
dû bien certainement aux matières animales ou
végétales contenues dans ces fubftances (3 7 ) .
E n fin , l’aâion diffolvante de l’alkali volatil fur le
cuivre fait qu’il fe combine avec la terre métallique
de ce m é ta l, foit naturellement, foit par a rt,
c e qui l’a fait ran ger, par M . S a g e , au nombre des
minéralifateurs (38 ).
( 33) Telles font celles du volcan artificiel deLemery ; la trituration
du fer ou du mercure avec parties égales de foufre ;
l ’altération & l ’inflammation fpontanée des pyrites, &c. Elém.
de Minér. Vol. I , p. 26.
(36) Toute odeur .de foie de foufre volatil n’eft autre chofe
qu’un réfultat de la combinaifon du foufre avec l’alkali volatil
qui fe forme alors ; 8c fi les foies de foufre à bafe d’alkali f ix e ,
de terre ou de métal, produifent cette même odeur, c’eft qu’une
portion de ces bafes naturellement fixes ,fe modifie 8c fe change
en alkali volatil. Démefie, Lettres, vol. I , p. 80, 81 & 189.
(37) Ibid. voL I , p. 534, 537 > 5»3 & 602.