
mun , en ce qui concerne la forme defes criftaux,
qui eft également cubique ; mais leur faveur eft
plus forte, & ils attirent moins l’humidité de l’air
que ceux du fel marin. On remarque auffi qu’ils
plient fous la dent avant de fe rompre ; ce qui n’arrive
point au fel marin. Ces criftaux fe préfentent
affez fouvent groupés en retraite les uns fur les autres,
de manière à former des cubes creux, ou des
efpèces de trémies femblables à celles dont j’ai parlé
dans l’article précédent. Il s’en trouve auffi, dont
les huit angles folides font tronqués de' biais par les
faces, comme dans certaines marcaffites (PL I I ,
fig• 12).
a0. L’acide marin faturé d’alkali volatil, forme
le fel neutre particulièrement connu fous le nom
de fe l ammoniac. Ce fel a une faveur beaucoup plus
piquante que le fel marin. Il eil très-diffoluble dans
l’eau froide , à laquelle il communique encore un
degré de froid plus confidérable. L’eau bouillante
en diffout une plus grande quantité, & cette diffo-
îution fournit par le refroidiffement, des criftaux
en longues aiguilles blanches, demi-tranfparentes,
un peu flexibles, dont la forme eft un prifme qua-
drangulaire, terminé à chaque extrémité par une
pyramide pourte auffi quadrangulaire, dont les
faces répondent à celles du prifme ( Pl. I I I , fig•
23 & 24 ). Ces criftaux paroiffent dériver d’un octaèdre
reâangulaire, dont les deux pyramides, au
DE L’ A C IDE MAR I N , §. X X I . 385
lieu d’être jointes bafeàbafe , font ici féparées par
un prifme intermédiaire extrêmement long. J’en
ai vu qui étoient difpofés parallèlement entre eux ,
& d’autres qui fqrmoient des efpèces de macles en
fe croifant de différentes manières (285). Les pyramides
font quelquefois évidées au point de ne
montrer que leurs arêtes ou bords, ainii qu’on l’ob-
ferve dans certains criftaux d’alun. Le fel ammoniac
expofé au feu dans des vaiffeaux fermés, fefublime
en une maffe blanche , opaque, affez compaâe ,
où l’on ne diftingue communément que des ftries
formées par des aiguilles très-déliées , appliquées
dans leur longueur parallèlement les unes aux autres.
(2 86); mais il fe fublime auffi en dendrites ou
barbes de plumes (287) , e’eft-à-dire, en ramifications
articulées , compofées d’oâaèdres implantés
les uns fur les autres (288).
(285) S a l ammoniacum conftituit cryfiallos cruciformes colum-
m quatuor tetragonis compofitas. Scop oli, P rin cip . min. p. 92 j
& Backer, ibid. cap. 1 7 , tab. I I I , n° 3 , fig. & .
(286) M . de Fourcroy dit qu’ on trouve quelquefois dans fe
milieu de ces pains de fel ammoniac, des crifiaux cubiques très?
réguliers. Leq. élément, vo l. I , p. 278.
(287') Vo y ez Cappefler, Prodr. cryft. tab. I , fig. ia ; & Le-
dermuüers, Arrmf. microfc. part. 1, p l. 23.
(288) Toutes ces criftalfifations en barbes de p lum e , o n ramifiées,
telles que celles du felnmmoniac par fublimacion, de l ’u l-
kali volatil par évaporation, des régules ou culots métalliques par
refroidiffement, de l’eau qui pa g e à l’é ta t de glace par la même
caufe, de quelques métaux n a tifs , & c. ne doivent leur form*